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Enseignement, Pratiques prometteuses

Combler l’écart entre les sexes

Quand mes enfants ont fréquenté l’école élémentaire, dans une école rurale  offrant de la maternelle à la 8e année dans le Nord-Est de l’Ontario, des hommes occupaient les postes de directeur et de directeur adjoint, tout comme quatre postes d’enseignants de classe – dont un, singulièrement, au primaire. Mon petit-fils fréquente maintenant la même école. L’enseignant masculin qui y était l’an dernier n’y est plus. La directrice, la directrice adjointe, les enseignantes, la secrétaire, les aides, les surveillantes du midi – toutes des femmes.

Mon petit-fils est un petit garçon normal qui ne respecte pas toujours les règles. Ses parents s’inquiètent que, dans une école où tous les adultes sont des femmes, on tolère peu le chahut et autres comportements de petits garçons, et que ses amis et lui commencent à se percevoir comme des fauteurs de troubles, plutôt que comme des garçons brillants et pleins d’entrain ayant de l’énergie à revendre.

Cette préoccupation est ressentie partout au pays, comme l’a récemment souligné une série de six articles portant sur les garçons et l’éducation parue dans le Globe and Mail. On se demande si l’absence d’enseignants masculins se répercute sur la réussite scolaire des garçons, mais il y a peu de doute sur l’incidence de cette absence sur le climat de l’école. Tout comme nous déplorons la rareté des femmes aux postes du pouvoir économique et politique, nous devrions déplorer la pénurie d’hommes aux postes qui assurent l’éducation et qui guident les garçons et les filles.

L’enseignement a toujours attiré plus de femmes que d’hommes, mais comme cet écart s’est creusé récemment, de nombreuses écoles ressemblent à celles de mon petit-fils. Les raisons en sont variées et complexes. L’article de John Bradley sur les « fausses accusations », dans ce numéro, raconte une partie de l’histoire. Quelles qu’en soient les raisons, les conséquences devraient nous préoccuper. Beaucoup de petits garçons parfaitement normaux passent leurs journées à l’école entourés d’adultes qui ont du mal à les comprendre et ils ne peuvent obtenir une autre perspective dans une école où tous les adultes sont des femmes.

Le monde des petits garçons est un territoire inconnu, parfois troublant, pour la plupart des femmes. Évidemment, il existe un large éventail d’habitudes et d’attitudes des deux sexes, à tous les âges, qui se superposent. Il n’est pas question ici de présumer de la provenance « nature ou culture » des différences. Il s’agit tout simplement de reconnaître que les garçons, tout comme les filles, doivent côtoyer régulièrement des adultes qui sont «  passés par là ». Pour que cela se produise dans nos écoles, nous devons réussir à mettre plus d’hommes dans les classes et nous assurer qu’ils y sont à l’aise pour y rester.

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Paula Dunning

Paula Dunning

Paula Dunning is Editor of Education Canada and a freelance writer/editor.

Paula Dunning est la rédactrice d’Education Canada et auteure/rédactrice pigiste.

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