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Parents impliqués, enfants motivés

Partons du constat qu’en début de carrière les enseignants ont de petites appréhensions en ce qui concerne le rapport à avoir avec les parents. Les cours à l’Université ne nous donnent pas la recette parfaite pour travailler avec les parents. Alors, l’on ne voit pas forcément les avantages à une collaboration, car nous enseignons aux enfants et non aux parents. Cependant, au fil des ans et notamment en contexte francophone minoritaire, l’on se rend vite compte qu’il est primordial qu’ils fassent partie de l’équation « École ». Il est important de les impliquer en ouvrant les portes de l’école, de nos salles de classe et de travailler en proche collaboration pour la réussite de nos élèves et l’épanouissement de l’école.

Mais comment y parvenir?

Enseigner ne consiste pas seulement à transmettre des connaissances dénuées de contexte et d’humain. Enseigner, c’est créer des liens avec nos élèves, leurs parents qui font partie intégrante de la communauté. La création de ces ponts ne va pas toujours de soi. L’enseignant devient alors le passeur… Je ne suis pas certaine qu’il existe une recette magique qui fonctionnera à tous les coups. En outre, il est important de penser à des pistes de solutions qui permettront à chacun de faire son bout de chemin avec les parents.

Voici donc des idées glanées au fil des ans au cours de ma carrière et qui résultent de la réflexion sur ma pratique d’enseignante consignée dans mes tribulations d’une enseignante en situation interculturelle : des identités culturelle et professionnelle en mouvement.

1. Le cahier de vie, comme outil de partage

Dans ma classe de maternelle, je prenais des photos de mes élèves en action et je compilais tous les points forts sur un document PDF que j’envoyais aux parents chaque mois. Cela créait un lien entre la maison et l’école d’une part, l’enfant et le parent d’autre part. Le parent avait l’impression de pénétrer dans l’univers de la salle de classe de son enfant. De plus, les enfants y avaient accès en classe et cela était un bon moyen pour eux de se rappeler les notions apprises. La tenue d’un cahier de vie de la classe est un bon outil de réflexion autant pour les élèves que pour l’enseignant.

Les nouveaux moyens de communication nous permettent aujourd’hui très facilement de communiquer. J’ai trouvé récemment l’application sur iPad « FreshGrade » qui permet de créer un profil pour notre salle de classe et nos élèves. Un moyen rapide et ludique de partager avec l’enfant et les parents des photos, des commentaires ou tout simplement des souvenirs. Tout le monde est mis à contribution.

2. L’invitation, comme outil d’apprentissage

Je me souviens avoir invité les pères de mes élèves pour faire les portraits de leurs enfants pour le cadeau de la fête des mères. Un évènement très attendu et apprécié par les deux protagonistes.

De plus, le fait d’inviter des membres de la famille à partager leur vécu, des connaissances ou à lire des histoires dans différentes langues dans un but de partage et de valorisation des langues permet de créer un environnement interculturel. Tout le monde dans la classe peut évoluer à son propre rythme dans le respect de chacun tout en développant ses identités et ses cultures et en les partageant. Le partage des cultures est d’autant plus important, sachant que la société dans laquelle nous vivons est de plus en plus multiculturelle.

3. Les journées « portes ouvertes », comme outil d’ouverture

Chaque trimestre, les enfants invitaient leurs parents dans la classe. Il s’agissait d’un rendez-vous informel ou l’enfant guidait le parent et lui montrait ce qu’il voulait. Il ne s’agissait pas de se donner en spectacle, mais bel et bien d’ouvrir les frontières de l’école, car le parent se sent parfois exclu du monde scolaire. Ces « portes ouvertes » incitent le parent à entrer dans l’univers de l’enfant, à s’asseoir à son pupitre et à l’écouter. L’enseignant, lui, n’est que spectateur de ce qui l’entoure. Cette expérience fut très appréciée par mes parents d’élèves et cela est une bonne occasion de voir les parents sous un autre angle.

4. Le bulletin, comme outil de communication

L’outil de communication par excellence a toujours été le bulletin. Alors, pourquoi ne pas le transformer et inviter le parent à expliquer ses attentes? Le bulletin n’est donc plus un moyen de communication unilatérale, mais bien bilatérale. Dans mon bulletin, les parents avaient un espace dans lequel il pouvait écrire deux points positifs sur la classe ou leur enfant et un souhait. Cela me permettait de comprendre les attentes des parents pour la suite de l’année.

5. Des projets, comme outils de discussion avec les parents

En tant qu’enseignante, j’aime que les enfants apportent l’école à la maison en les incitant à partager ce qui est fait en classe. Les mascottes sont un bon moyen de faire participer l’enfant et les parents. Cette mascotte se promène de famille en famille et vit des aventures que les enfants racontent en mots et en images. L’enfant prend une photo et écrit une phase en français. L’implication du parent est indispensable en classe de maternelle.

J’aime également faire un petit projet sur le prénom qui consiste à faire demander aux enfants l’histoire qui se cache dernière leur prénom. En règle générale, les parents aiment partager cette histoire avec leurs enfants et ils deviennent curieux de ce qui est fait en classe.

Pour conclure, je dois dire qu’il est nécessaire et même essentiel de travailler avec les parents pour créer des ponts entre l’école et la maison. Ce travail de collaboration doit commencer dès le début de l’année et se poursuivre tout au long de l’année. En effet, impliquer les parents, c’est avoir des alliés dans la salle de classe et cela permet aux enfants d’être motivés.

 

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Photo : iStock

Première publication dans Éducation Canada, décembre 2017

Apprenez-en plus sur

Natacha Roudeix

Enseignante et Doctorante, Simon Fraser University et INALCO

Natacha Roudeix est doctorante à l’Université Simon Fraser et à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Actuellement enseignante...

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