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Opinion

Il est essentiel de maintenir l’égalité des chances de réussite de tous les élèves

Cette pièce de blogue fait partie de notre série sur la Loi 86.

Le projet de loi no 86 remplace notamment le conseil des commissaires élus au suffrage universel par un conseil scolaire composé de parents, de membres de la communauté et de membres du personnel de la commission scolaire. Le gouvernement espère qu’en rapprochant les lieux de décision près des élèves, il favorisera leur réussite. 

Toutefois les membres de l’Association québécoise des cadres scolaires (AQCS) en doutent. 

Nos membres travaillent au sein d’un réseau regroupant près d’un million d’élèves, plus de 100 000 enseignants et plus de 2 500 établissements scolaires, un réseau imposant dont la gestion quotidienne est considérée parmi les meilleures des secteurs public et parapublic. Une organisation dont la gestion exige également une diversité de compétences et une grande qualité d’exécution. 

Bien que nos membres accueillent favorablement une présence plus importante des parents et des directions d’établissement au cœur du processus décisionnel de la commission scolaire, ils ne comprennent pas que les cadres scolaires œuvrant dans les services administratifs, en formation professionnelle et formation générale aux adultes en soient écartés. Ils craignent que leur absence au sein de la nouvelle gouvernance menace le principe d’équité qui a guidé les commissions scolaires jusqu’à maintenant. 

Les cadres scolaires, gardiens de l’équité

Il semble y avoir une grande méprise sur le travail des cadres scolaires? On les imagine dans un bureau de la commission scolaire, bien loin des élèves, des parents et des enseignants. En fait, l’image qu’on s’en fait est un peu floue et ternie par des préjugés persistants. Et pourtant!

Par la nature de leur travail, les cadres des services sont les gardiens de cette équité à l’échelle de la commission scolaire. Ils ont pour rôle de proposer et de veiller à une répartition équitable des ressources et des services à travers celle-ci. Parce qu’ils offrent des services à tous les établissements, ils ont une vision d’ensemble des besoins de la clientèle de leur territoire. Au cœur de leurs préoccupations se trouve l’égalité des chances pour favoriser la réussite du plus grand nombre d’élèves.

Autant les cadres œuvrant dans les services administratifs que ceux dirigeant les établissements représentent un atout important pour le réseau de l’éducation et leur expertise doit être mise à profit tant sur les conseils scolaires que sur les comités de répartition des ressources, afin d’accomplir efficacement la mission des commissions scolaires.

L’article 4 du projet de loi stipule que : « L’école a pour mission, dans le respect du principe de l’égalité des chances, d’instruire, de socialiser et de qualifier les élèves, tout en les rendant aptes à entreprendre et à réussir un parcours scolaire », et ce, par le biais d’un projet éducatif. L’équité est donc au cœur même du projet de loi.

Le système scolaire québécois reste à parfaire. La société a évolué, elle s’est enrichie, elle s’est diversifiée. La société vise le succès scolaire de tous les élèves dorénavant.  Les besoins se sont multipliés et se sont complexifiés; pendant ce temps, les budgets ont été réduits de manière substantielle. Un milliard de dollars depuis les 5 dernières années. Ces diminutions ont eu des effets sur les services des élèves de toutes les commissions scolaires. Ces réductions ont affecté encore plus durement les services d’accompagnement des élèves présentant des besoins particuliers.

Nous sommes au service des établissements scolaires. Nous ne voyons pas de problèmes à rapprocher les lieux de décision des établissements scolaires en autant que le projet de loi encourage un dialogue et une plus grande collaboration entre tous les acteurs de l’éducation. Pour cela, il faut que les cadres scolaires soient aussi partie prenante de la gouvernance afin de partager leur expertise et leur vision globale pour trouver les solutions favorisant la réussite scolaire de tous les élèves, peu importe leur quartier, leur région ou leur lieu d’origine.

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andre lachapelle

André Lachapelle

André Lachapelle est président de l'Association québécoise des cadres scolaires qui regroupe plus de 2000 cadres œuvrant dans 72 commissions scolaires francophones et anglophones. Les cadres occupent des fonctions de conseil et d'encadrement dans les centres administratifs des commissions scolaires, les centres de formation des adultes et de formation professionnelle ainsi que dans les écoles primaires et secondaires. Actuellement directeur de deux écoles à la commission scolaire des Hauts Cantons, André Lachapelle a occupé de nombreuses fonctions au sein des commissions scolaires des Affluents et de Montréal.
www.aqcs.ca
@acsq_lt 

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