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Les classes préparatoires aux grandes écoles

Les classes préparatoires aux grandes écoles sont des classes d’enseignement supérieur communément appelées prépas et constituent l’une des spécificités du système éducatif français. Instituées au 18ème siècle[1], en même temps que les premiers concours, les classes préparatoires aux grandes écoles formaient dans un premier temps les élèves ayant opté pour des études scientifiques. Au fil du temps, de nouvelles filières sont apparues. La filière littéraire, nommée hypokhâgne en première année et khâgne en seconde année, ainsi que la filière économique et commerciale. Les enseignements étaient dispensés dans de prestigieux établissements parisiens tels que les lycées Louis le Grand ou Saint Louis. Aujourd’hui, ces deux ans de formation intensive se déroulent dans des lycées partout en France.

L’entrée en classe préparatoire n’est pas une décision à prendre à la légère. En effet, le rythme de travail est très soutenu.

Pour intégrer une classe préparatoire, les étudiants doivent être détenteurs du diplôme du baccalauréat qui clôt les années d’enseignement secondaire. Après analyse du dossier scolaire de l’élève, ce sont les classes préparatoires qui décideront ou non d’accepter le candidat parmi leurs étudiants. Plutôt réservées aux élites au moment de leur création, des élèves de niveau scolaire très différent peuvent aujourd’hui intégrer une classe préparatoire. Bien évidemment, ces dernières les choisissent en fonction du niveau requis dans la dite classe.

Néanmoins, l’entrée en classe préparatoire n’est pas une décision à prendre à la légère. En effet, le rythme de travail est très soutenu. Les élèves doivent assister à une trentaine d’heures de cours par semaine auxquels s’ajoutent en général les sessions de 4 heures prévues pour les devoirs surveillés. Les devoirs surveillés constituent une évaluation continue de l’élève. Comme au lycée, les notes sont répertoriées par matière puis transmises au conseil de classe à l’issue du trimestre afin d’effectuer la moyenne générale de l’élève qui reste très importante  puisque le passage en seconde année n’est pas assuré dès l’inscription : c’est le conseil de classe du troisième trimestre qui décidera si l’élève peut passer ou non en deuxième année.

De plus, les étudiants doivent effectuer deux ou trois « colles » par semaine : ce sont des interrogations orales d’environ une heure où l’élève expose face à un professeur les connaissances et pratiques apprises en cours. L’élève doit également fournir un travail personnel intensif dans chaque matière s’il veut parvenir à maîtriser toutes les informations qui lui ont été transmises dans la journée. Les étudiants doivent donc être motivés et volontaires, puisqu’il s’agit de deux années difficiles qui demandent un fort investissement personnel.

Malgré tout, ces deux années d’effort ne sont pas sans récompense. En effet, les étudiants peuvent passer plusieurs concours pour tenter d’être admis dans une école. On dénombre par exemple une quarantaine d’écoles supérieures de commerce accessibles après une classe préparatoire économique et commerciale. Le nombre de places dans toutes ces écoles réunies est à peu près égal au nombre de candidats. Ainsi, chaque étudiant s’inscrivant en prépa a ses chances de réussite. Les concours se passent en deux temps : la phase d’admissibilité, durant laquelle les étudiants passent les épreuves écrites; et la phase d’admission où ils passent les épreuves orales. Ces concours restent très sélectifs mais si un élève échoue, ou s’il n’est pas satisfait par l’école qu’il a obtenue, celui-ci aura la possibilité de redoubler sa deuxième année pour retenter les concours l’année qui suit.

Enfin, il ne faut pas oublier que les employeurs attachent une réelle importance aux jeunes diplômés sortant d’une école post-prépa. Leur insertion sur le marché du travail est donc pratiquement assurée. La classe préparatoire est donc un investissement à long terme non négligeable puisque, malgré deux années plus ou moins difficiles à supporter, elle demeure une voie formatrice et enrichissante, permettant d’acquérir de bonnes méthodes de travail ; elle reste surtout prisée par de nombreux employeurs.

RECAP – The author describes the preparatory classes for the “grandes écoles”, or elite schools, a higher education program in which she is studying herself. These “preps” are specific to the French education system and in order to be admitted, students must hold the French high school baccalaureate. After analysis of the student’s school records, the institutions decide whether or not to accept a candidate. The choice to enter preparatory classes must be well thought out, as the workload is very intensive. The choice is, however, a good long-term investment, as the “preps” are a formative and rewarding path that enables students to acquire good work habits, and they are highly valued by many employers.


[1] Belhoste, Bruno (2003). Historique des classes préparatoires. Exposé au Colloque de l’UPS (Union des professeurs de spéciales) de mai 2003. Disponible en ligne : www.cefi.org/CEFINET/DONN_REF/HISTOIRE/BrunoBelhoste.htm

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Hélène Confuron

Hélène Confuron est étudiante en première année de classe préparatoire au lycée Jeanne d'Albret à Saint-Germain-en-Laye (France). Elle suit la filière ECS - classe préparatoire Economique et Commerciale, option Scientifique. 

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