Les lauréats 2020 du prix Pat-Clifford du Réseau ÉdCan sont Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, Ph.D., LJ Slovin et Jennifer Plosz

TORONTO — Le 22 octobre 2020 

Le Réseau ÉdCan est fier de vous annoncer le nom des lauréat.e.s 2020 du prix Pat-Clifford pour la recherche en éducation en début de carrière. Il s’agit, au niveau doctorat, de Jean-Philippe Ayotte-Beaudet (professeur adjoint, Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire, Université de Sherbrooke), et de LJ Slovin (doctorant.e à l’Université de la Colombie-Britannique), et au niveau maîtrise, de Jennifer Plosz (diplômée de l’École d’éducation Werklund, Université de Calgary).

On peut évaluer l’apprentissage des sciences autrement que par un examen

Les travaux de recherche de Jean-Philippe Ayotte-Beaudet sur l’éducation en plein air pourraient avoir une influence considérable sur l’intérêt des élèves pour l’apprentissage des sciences.

Le Réseau ÉdCan est heureux d’honorer M. Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, Ph.D., (professeur adjoint, Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire, Université de Sherbrooke) – en tant que co-lauréat du Prix Pat-Clifford 2020, niveau doctoral, pour la recherche en éducation en début de carrière. Ce prix prestigieux récompense les travaux de recherche de M. Ayotte-Beaudet, qui font la promotion des activités éducatives scientifiques en plein air , afin que les élèves puissent prendre plaisir à vivre de véritables expériences d’apprentissage, tout en appliquant leurs connaissances scientifiques.

« Je cherche à enseigner la biodiversité en intéressant les enseignants à des projets scientifiques citoyens qui se réalisent en plein air, explique M. Ayotte-Beaudet. Pendant la pandémie, j’ai mené des projets similaires en télétravail avec 300 élèves et 120 enseignants du primaire, afin que ces derniers puissent offrir un apprentissage à distance sur l’impact des changements climatiques sur la biodiversité. »

La recherche de M. Ayotte-Beaudet est fondée sur l’idée qu’en plus des évaluations scolaires, nous devons créer des moyens qui permettront aux professeurs de sciences de remettre en question leurs propres pratiques pédagogiques et aux élèves d’appliquer leurs connaissances scientifiques à divers contextes significatifs de leur quotidien, si l’on veut assurer la pérennité de l’apprentissage. En tant que codirecteur du Centre de recherche sur l’enseignement et l’apprentissage des sciences de l’Université de Sherbrooke, M. Ayotte-Beaudet s’est appuyé sur les recherches qui contribuent à l’avancement des connaissances sur les questions éducatives liées à l’enseignement et à l’apprentissage des disciplines scientifiques à l’école. M. Ayotte-Beaudet a également lancé, en collaboration avec des enseignants, le site Web Des Sciences dehors, qui fournit aux éducateurs des activités et des ressources pour l’enseignement en plein air.

« La recherche effectuée par Jean-Philippe stimule l’intérêt des élèves pour la biodiversité et leur permet de passer plus de temps dans la nature, près de leur école, affirme Heather Kanuka, Ph.D., présidente du comité des bourses ÉdCan et professeure titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université de l’Alberta. De plus, cette recherche incite un nombre croissant d’enseignants à promouvoir la pédagogie de l’éducation en plein air, lorsqu’ils constatent à quel point elle est pertinente et inspirante pour leurs élèves. »

Créer des espaces inclusifs pour toutes orientations sexuelles et tous les genres à l’école

Les travaux de recherche de LJ Slovin sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre pourraient transformer l’éducation des jeunes Canadien.ne.s dont l’identité est non conforme au genre.

Le Réseau ÉdCan est heureux d’honorer LJ Slovin, (doctorant.e, Université de la Colombie-Britannique) en tant que co-lauréat.e du prix Pat-Clifford 2020 pour la recherche en éducation en début de carrière. Ce prix prestigieux récompense la recherche novatrice de Slovin, qui est sur le point de générer de nouvelles approches en matière d’environnements d’apprentissage favorables et inclusifs pour les jeunes Canadien.ne.s dont l’identité est non conforme au genre.

« Étant donné que les jeunes dont l’identité n’est pas conforme au genre dérogent aux normes dominantes en matière de genre et de sexualité qui prévalent dans les écoles nord-américaines, ils sont souvent confronté.e.s à des difficultés en ce qui concerne leur sécurité et leur réussite dans les espaces éducatifs traditionnels, explique Slovin. En tant que chercheur.e non binaire, j’étudie la complexité des expériences scolaires des jeunes dont l’identité n’est pas conforme au genre en mettant l’accent sur la façon dont ils vivent leurs relations avec les enseignant.e.s et leurs pair.e.s, et perçoivent les politiques et les programmes d’études. »

En tant que jeune universitaire, Slovin a apporté une contribution importante à cette question fondamentale d’équité en enseignement, et son travail a influencé la politique sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre (OSIG) en Colombie-Britannique. Il est à noter que la recherche doctorale de Slovin s’inspire de l’expérience des jeunes et est guidée par celle-ci, et explore les façons dont iels participent au processus scolaire, ainsi que leurs souhaits d’approches novatrices de l’éducation des élèves dont l’identité est non conforme au genre, ce qui a également amené Slovin à élaborer et à animer des ateliers de perfectionnement professionnel à l’intention des enseignant.e.s. Bien que ces ateliers aient commencé à l’échelon local, leur potentiel transcende les frontières municipales et provinciales. « Ce travail est essentiel pour comprendre ce que ressentent les élèves dont l’identité n’est pas conforme au genre au cours de leur cheminement scolaire, et les façons dont les éducateur.trice.s pourraient envisager un enseignement plus inclusif pour tou.te.s les élèves », explique Slovin.

« La recherche de LJ Slovin se démarque parce qu’elle fait participer directement les jeunes dont l’identité n’est pas conforme au genre, fournit une formation professionnelle aux enseignants, et traite de la discrimination et du harcèlement que subissent ces jeunes », souligne Heather Kanuka, Ph.D., présidente du Comité des bourses ÉdCan et professeure titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université de l’Alberta. « Ce sujet est de première importance et il existe, dans nos systèmes d’éducation, un immense besoin de réfléction portant sur les implications des structures binaires traditionnelles qui peuvent avoir des répercussions sur les écoles canadiennes. »

L’apprentissage des mathématiques par la visualisation

La recherche de Jennifer Plosz aide les éducateurs à comprendre en quoi la dyslexie influe sur l’apprentissage des mathématiques, sa recherche s’opposant à la notion de déficit intellectuel qui prévaut au sujet de ces élèves, qui ont des difficultés à l’école à un âge précoce.

Le Réseau ÉdCan est heureux d’honorer Jennifer Plosz, diplômée de l’École d’éducation Werklund de l’Université de Calgary, lauréate du prix Pat-Clifford 2020 pour la recherche en éducation en début de carrière, catégorie maîtrise. Ce prix prestigieux récompense la recherche en cours de Mme Plosz, qui porte sur la visualisation d’images mathématiques pendant l’apprentissage, particulièrement chez les élèves atteints de dyslexie, ce qui permettrait aux enseignants de cultiver les capacités inexploitées des élèves ayant des besoins spéciaux et de les aider à exceller en mathématiques.

« Les mathématiques, c’est en fait la capacité de se créer et de cultiver un mini-univers dans son cerveau », affirme Mme Plosz, qui est elle-même dyslexique. Les systèmes scolaires canadiens ont tendance à étiqueter les élèves dyslexiques comme ayant des « difficultés d’apprentissage », et je contredis cette vision simpliste de déficit intellectuel en développant des ressources pédagogiques, des solutions de remplacement et des problèmes visant plutôt à mettre à profit les capacités de visualisation de ces élèves. »

Les travaux de Mme Plosz soulignent que les salles de classe canadiennes sont très diverses des points de vue neurologique, culturel et linguistique. Ses recherches explorent les façons dont les enseignants peuvent intéresser leurs élèves en faisant appel à leurs sens pour élaborer des images mathématiques dans leur esprit, favorisant ainsi l’apprentissage profond et la compréhension. En mettant l’accent sur le développement des compétences en visualisation, Mme Plosz invite les classes de mathématiques à miser sur l’interconnexion établie entre le raisonnement spatial et les mathématiques. Encourager ces images mentales est non seulement productif dans la pensée mathématique, mais cela est également plus inclusif des élèves de divers niveaux neurologiques qui possèdent souvent de fortes aptitudes à la visualisation. Cette approche plus visuelle aide également les élèves aux prises avec des barrières linguistiques. Mme Plosz partage activement ses recherches avec ses collègues enseignants et applique sa vision dans sa propre classe au sein du Conseil scolaire de Calgary. Elle a fait preuve de beaucoup d’initiative au cours de sa carrière, offrant de nombreux ateliers et séances de perfectionnement professionnel aux enseignants et aux parents, afin de promouvoir une approche plus inclusive de l’enseignement des mathématiques.

« La passion que Jennifer met à aider les enseignants à favoriser la réussite des élèves différents du point de vue neurologique apporte une importante contribution à l’enseignement des mathématiques au Canada », soutient Heather Kanuka, Ph.D., présidente du comité des bourses ÉdCan et professeure titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université de l’Alberta.

À propos du prix Pat-Clifford

Depuis plus de dix ans, le prix Pat-Clifford souligne le travail de chercheurs et chercheuses en début de carrière, leur contribution à la recherche, les possibilités qu’ouvre celle-ci, et leur détermination à innover ou à remettre en question des hypothèses communément admises en matière de politique, de théorie ou de pratique éducatives au Canada. Trois prix Pat-Clifford ont été décernés en 2020 : deux à des chercheur.e.s de niveau doctorat et un à une chercheuse de niveau maîtrise.

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