L’humour dans l’éducation
Comment engager les élèves en classe avec l’humour comme méthode d’enseignement efficace
En septembre dernier, je traversais une période particulièrement difficile dans ma vie personnelle. C’était l’un de ces moments où tout semblait lourd, et je savais que je n’étais pas la seule à le ressentir. Mes élèves aussi semblaient accablés par les défis de leur propre vie. C’est alors que j’ai décidé d’essayer quelque chose de nouveau : l’humour. J’ai commencé à utiliser des blagues dans ma classe, non pas pour détourner l’attention des leçons, mais pour apporter un peu de légèreté et, espérons-le, quelques sourires à leurs journées.
Ce petit changement a commencé à transformer l’atmosphère de ma classe. Les élèves attendaient avec impatience le prochain cours, juste pour entendre la blague du jour. J’augmentais la participation des élèves en utilisant l’humour dans les leçons. Parfois, l’humour d’une blague ne résonnait pas avec tout le monde, mais tous riaient intentionnellement pour commencer la leçon sur une note légère. Je me souviens d’un moment particulier où j’ai partagé cette blague : « J’ai ajouté du ketchup à ma liste d’épicerie, mais ensuite, je n’ai pas pu la lire ! » Un de mes élèves l’a trouvée si hilarante qu’il a failli pleurer et a dû sortir de la classe pour retrouver son calme. Cela a vraiment favorisé une merveilleuse connexion entre nous. Une autre blague que mes élèves ont appréciée est la suivante : « Dans quel sport est-on toujours d’accord ? Le hockey ! » Toute la classe a ri à cette blague, évidemment ! Tout au long de l’année, plusieurs élèves sont venus me voir avec des blagues qu’ils avaient soit créées, soit découvertes en ligne. Ils étaient si fiers de leurs trouvailles et impatients de partager la « Blague du jour » avec leurs camarades de classe.
De nombreux enseignants ont du mal à garder les élèves engagés, surtout dans le monde actuel où les distractions sont nombreuses et où les réseaux sociaux rivalisent souvent pour capter l’attention. En plus de cela, l’atmosphère de la classe peut parfois sembler lourde, que ce soit à cause des pressions extérieures ou des défis que les élèves apportent avec eux. C’est là que l’humour peut changer la donne.
L’humour améliore l’atmosphère générale, transformant la classe en un espace où les élèves se sentent en sécurité pour rire et, surtout, pour faire des erreurs. C’est particulièrement précieux dans l’acquisition d’une langue seconde, où la peur de l’erreur freine souvent les élèves. Un environnement léger les encourage à essayer, faire des erreurs et apprendre sans jugement. Il renforce également les relations. Lorsque les élèves voient le côté humain de leur enseignant, cela favorise la confiance et la connexion, les rendant plus ouverts à l’apprentissage. Et n’oublions pas l’engagement. Une touche d’humour peut rendre vivant même le sujet le plus aride, comme l’enseignement de la grammaire anglaise, captant l’attention des élèves et rendant les leçons plus mémorables.
Bien sûr, l’humour n’est pas sans ses défis. Bien qu’il puisse être un outil puissant, c’est aussi un outil délicat. Mal utilisé, il peut se retourner contre soi, créant de la confusion ou même créer des malaises en classe. Voici ce à quoi il faut faire attention. Forcer l’humour : essayer trop fort d’être drôle peut sembler maladroit et inauthentique, ce qui risque de faire perdre de la crédibilité auprès de vos élèves. Mal juger son public : un humour trop spécifique ou culturellement ciblé peut ne pas passer, surtout dans des classes diversifiées. Il est important de connaître ses élèves et leurs sensibilités. Abuser de l’humour : trop de blagues peuvent détourner l’attention de la leçon et rendre plus difficile pour les élèves de vous prendre au sérieux quand c’est nécessaire. Offense involontaire : même des blagues bien intentionnées peuvent parfois être mal comprises, il est donc crucial d’éviter l’humour qui pourrait être perçu comme personnel, politique ou inapproprié.
L’humour est comme un assaisonnement : utilisé avec parcimonie et réflexion, il améliore l’expérience. Mais trop, ou le mauvais type, peut gâcher le plat.
En tant qu’enseignante de langue seconde, l’un de mes défis cette année a été d’adapter les blagues au niveau d’anglais de mes élèves ainsi qu’à leurs origines culturelles. Par exemple, j’ai commencé un cours pour mes élèves en concentration arts avec cette blague : “Why can’t rappers take vacations? Because they always forget Tupac!” J’ai rapidement réalisé que cette génération d’élèves n’était pas familière avec le célèbre rappeur des années 90, Tupac. Je leur ai donc présenté cet artiste et nous avons écouté l’une de ses chansons.
Un autre exemple de blague qui s’est révélée trop complexe pour leur niveau d’anglais et leur culture était : “Why did the yogurt go to the art exhibition? Because it was cultured!” Comme personne ne riait et ne comprenait la blague, j’ai dû expliquer en français comment on fabrique le yogourt et le lien avec ma blague, ce qui était à la fois étrange et compliqué. Évidemment, personne n’a ri à ma plaisanterie.
Pour conclure, la clé réside dans l’équilibre et l’authenticité. Les éducateurs devraient utiliser l’humour comme un moyen d’améliorer leur style d’enseignement unique, et non comme une performance. Lorsque l’humour est naturel et inclusif, il peut transformer la salle de classe en un espace d’apprentissage dynamique et agréable, où l’apprentissage ressemble moins à une corvée qu’à une aventure. En intégrant de l’humour dans les cours, les enseignants peuvent faire tomber les barrières, éveiller la curiosité et rendre accessibles les sujets les plus difficiles. Alors, pourquoi ne pas essayer ? Commencez petit : partagez une histoire légère, moquez-vous de vos propres bizarreries ou trouvez l’inattendu dans les moments de la vie quotidienne. Vous serez peut-être surpris de voir à quel point un petit rire peut transformer votre salle de classe en un centre florissant de connexion et d’apprentissage.