Enseigner pour réparer le monde
The Repair Shop
The Repair Shop est une émission de télévision populaire qui est diffusée en Angleterre et en Australie. Filmée dans une grange rustique, elle met en vedette un regroupement de maîtres artisans et artisanes. Chaque personne embrasse une tradition artisanale différente, dont la menuiserie, la fabrication de bijoux, la réparation de textiles et plus encore. Ces habiles champions et championnes de différentes formes d’artisanat ont également des identités diversifiées sur les plans de la race, du genre, de la génération et de l’orientation sexuelle. Dans chaque épisode, trois invités se présentent à la grange – seuls ou parfois en duo – avec un objet en mauvais état. Ces possessions ont peu de valeur financière, mais une grande valeur sentimentale. En plus d’être habiles, les artisans sont des personnes aimables qui prennent le temps d’examiner l’objet et d’en parler avec leurs client-e-s.
Dans l’une des émissions, un homme âgé apporte un coffret en bois qui tombe pratiquement en morceaux. Il dit avoir trouvé le coffret dans le grenier de sa sœur aînée, juste après le décès de celle-ci. En soulevant le couvercle, il a découvert un morceau de papier qui l’a chamboulé. Il s’agissait de son certificat d’adoption. Il n’avait aucune idée qu’il avait été adopté. Mais ce n’est pas tout : il avait été adopté par sa grand-mère, qu’il avait toujours considérée comme sa mère, alors que sa vraie mère était celle qu’il appelait sa grande sœur. Lorsque les artisans de l’émission ont mis en commun leurs compétences et leur souci du détail pour reconstruire le coffret délabré, ils et elles ont en quelque sorte aidé leur client à reconstruire sa vie. Ce dernier ne peut retenir ses larmes lors du dévoilement du coffret restauré dans toute sa gloire à la fin de l’émission.
Chaque article apporté à la grange devient le centre d’attention d’une grande histoire. Un objet délabré d’une grande valeur sentimentale est restauré par un groupe diversifié d’artisans. Leur travail transforme non seulement l’objet mais aussi toutes les personnes concernées, en plus de mettre en lumière un moment important et de lui donner un sens. La boîte de Pandore contenant le certificat d’adoption remonte à une époque pas si lointaine (deux générations) où les enfants nés hors mariage étaient une source de honte qu’il fallait garder secrète. Une croix cassée ayant sauvé la vie d’un père de famille en empêchant une balle de le frapper en plein cœur expose les ravages de la guerre et des déplacements. Chaque cas fait ressortir le lien incontestable entre trois facteurs :
- le savoir-faire d’experts incroyablement talentueux et chevronnés;
- les artisans et les personnes qui bénéficient de la restauration;
- le contexte social et historique qui donne un sens aux objets et à la vie de leur propriétaire.
Le dévoilement des objets restaurés aux personnes qui les ont apportés est le point culminant de chaque épisode. Le ou la propriétaire, les artisans et le contexte global fusionnent dans des épiphanies de transformation.
L’enseignement réparateur
L’émission The Repair Shop est une puissante métaphore d’une nouvelle vision de l’enseignement. Le métier d’enseignant présente de nombreuses similitudes avec l’art de la restauration. Les deux exigent de créer, d’exécuter, de réparer et d’adapter des pratiques à partir d’un éventail d’éléments disponibles. Les compétences techniques ne sont qu’un aspect du travail : il y a également un volet moral qui sous-tend le but et les considérations éthiques et relationnelles qui interviennent dans le développement de l’esprit des jeunes. Loin de moi l’idée de suggérer que les élèves sont brisés. Il s’agirait-là d’une vision réductrice et destructrice. Les élèves possèdent toutes sortes de dons et de qualités. Il n’en demeure pas moins qu’un nombre sans cesse croissant de jeunes se présentent en classe avec un lourd bagage : séquelles de la COVID-19, traumatismes récents et intergénérationnels, exploitation en ligne ou conditions d’extrême pauvreté. Le rôle du personnel enseignant n’est pas de s’apitoyer sur le sort de l’élève, mais de réparer les torts constatés et d’aider la personne à se reconstruire pour devenir une meilleure version d’elle-même.
Tout comme le savoir-faire des artisans de l’émission The Repair Shop, l’art d’enseigner a un volet pratique, personnel et social. Les spécialistes de l’enseignement tissent des liens avec les gens dans le monde où ils évoluent ensemble. Comme le travail effectué dans The Repair Shop, l’enseignement comporte trois éléments interreliés.
Traduction: LES GENS (en vert), LE SAVOIR-FAIRE (en bleu), LE MONDE (en rouge), LES PRATIQUES (au centre)
Les pratiques
La qualité du savoir-faire artisanal repose sur des pratiques spécialisées. La qualité de l’enseignement passe par l’excellence des pratiques. Plus une pratique est compliquée, plus il est difficile d’atteindre l’excellence. À titre d’exemple, la mauvaise compréhension d’un projet scolaire, de l’apprentissage coopératif ou de l’apprentissage par problèmes entraîne souvent de piètres résultats (Hargreaves, 2025). Dans son livre Fix the Past or Invent the Future, Yong Zhao (2026) explique que l’apprentissage par problèmes est souvent voué à l’échec parce qu’il mise trop sur le processus et pas assez sur la qualité du résultat. Pourtant, il favorise des aspects véritablement utiles aux apprenants, notamment l’engagement, l’entrepreneuriat et la recherche d’excellence, selon l’auteur. L’excellence des pratiques demeure primordiale.
Les gens
Il n’est toutefois pas suffisant de se concentrer uniquement sur les pratiques. Un travail artisanal de qualité suscite un sentiment de fierté et de dignité. Or, dans son livre The Craftsman, Richard Sennett (2008) avance que les travaux manuels sont trop souvent dévalorisés et traités différemment des activités intellectuelles prétendument plus nobles. Ayant été relégués au rang d’activités accessoires, les travaux manuels n’inspirent plus la fierté d’antan. L’obligation d’utiliser des méthodes d’enseignement prédéterminées et fondées sur des données probantes donne lieu au même phénomène.
L’enseignement peut constituer une source de fierté, de dignité et d’épanouissement lorsqu’il crée un lien relationnel entre les éducateurs et les apprenants. Les enseignants ne sont pas des machines; on ne peut pas les allumer et les éteindre à sa guise. La qualité de l’enseignement ne repose pas uniquement sur l’utilisation de pratiques spécifiques, mais aussi sur les participants et les relations interpersonnelles.
La plupart des pratiques d’enseignement nécessitent également un travail sur le plan identitaire, qui implique entre autres de comprendre les différentes identités et les personnalités uniques des élèves d’une classe (Shirley & Hargreaves, 2023). Cela dit, les enseignants ont aussi leur identité propre qu’ils manifestent dans leur travail. Une grande part du métier d’enseignant consiste à parler de qui on est, de ses origines et de ses valeurs. L’identité même des enseignants donne un sens aux pratiques qu’ils et elles utilisent.
Le monde
Penchons-nous en dernier lieu sur l’état du monde dans sa globalité. Devant les problèmes galopants de santé mentale et le nombre croissant d’élèves ayant des besoins particuliers, il devient essentiel d’être inclusif sur le plan pédagogique. Il serait intenable d’enseigner à des classes composées d’élèves provenant de milieux ethniques diversifiés sans aborder la nature du racisme dans notre société. L’enseignement doit intégrer des approches tenant compte des traumatismes auprès des réfugiés issus de pays déchirés par la guerre.
Or, le monde ne peut pas se définir uniquement par la présence de problèmes et de défis. Lorsque les éducatrices et éducateurs parlent de doter les jeunes des compétences globales nécessaires pour l’avenir, ils doivent avoir une vision éclairée de ce que cet avenir réserve afin d’habiliter les élèves à envisager les possibilités, ainsi que les risques.
Un monde en lambeaux
Les écoles et les classes devraient davantage ressembler à l’émission The Repair Shop et devenir des endroits où des pratiques spécialisées s’expriment et sont reçues par les personnes qui vivent ensemble un moment important et dans la société qui les entoure. Cette nouvelle approche de l’enseignement et de l’apprentissage est d’autant plus nécessaire alors que le monde tel que nous le connaissons est dans un état de grande détresse et de délabrement. Le rôle de l’éducation et des éducateurs ne se limite pas à aider les jeunes à composer avec ce monde, mais aussi à les doter de moyens de le transformer et de le rendre meilleur.
Et c’est aux écoles de commencer le travail de réparation d’un monde qui est en train de s’effondrer. Voici deux exemples provenant notre projet financé par la LEGO Foundation qui vise à favoriser l’apprentissage par le jeu chez les élèves de la 4e à la 8e année, après la COVID-19 (Hollweck & Hargreaves, 2025).
Building Trails (Aménager des sentiers)
Mitchell Hemphill a grandi dans un village. Il connaît les enfants qui vivent à la campagne et s’identifie à eux. Directeur de l’école communautaire de Bath au Nouveau-Brunswick, le royaume de la pomme de terre, M. Hemphill a travaillé dans une collectivité à proximité de l’usine de fabrication de frites McCains, où 70 % des 130 élèves avaient un niveau de vie voisin du seuil de pauvreté.
La COVID-19 a frappé de plein fouet les familles de Bath. Confinés à la maison, les enfants ne recevaient plus d’aide et passaient souvent des heures devant leurs jeux vidéo. Se décrivant comme une personne très émotive, Mitchell a été ébranlé par les effets persistants de la pandémie sur ses élèves et a fondu en larmes plusieurs fois en les évoquant.
Il pratiquait un style de leadership très personnel. En plus de vaquer à des tâches administratives, il enseignait plus de deux heures par jour, quatre jours par semaine. Il a tissé des liens avec des élèves perturbés, trouvé du transport pour les parents devant se rendre à une clinique éloignée et mis sur pied des services de dépannage alimentaire. Il a invité les dons de vélos, d’outils et d’équipement à l’intention de groupes locaux. Ses tâches d’enseignant et de directeur d’école s’accompagnent inévitablement pour lui d’actes de bienveillance et de défense des intérêts des jeunes.
Les élèves ayant été confinés à l’intérieur les yeux rivés sur leur écran, l’école a mis sur pied un projet d’aménagement de sentiers en forêt. De l’avis de Mitchell, l’apprentissage en plein air manquait à l’appel depuis longtemps.
Il se remémore trois garçons de 6e année : le premier vivait dans un foyer de groupe, un autre avait été traumatisé par son père, et le troisième peinait à s’intégrer au milieu scolaire. Pendant une randonnée en raquette, ils ont découvert des traces de chevreuil et une paire de bois fraîchement tombée et zébrée de sang. Leur bonheur et leur excitation étaient palpables, selon Mitchell. Ils étaient visiblement transportés.
Megan Munro, professeure de sciences de la 6e à la 8e année, a vu cet enthousiasme se propager dans toute l’école. Passionnée de plein air, elle voulait motiver ses élèves à délaisser leurs écrans, à prendre des risques et à se découvrir de nouvelles habiletés. Ensemble, ils ont planifié les trajets sur papier à l’aide de robots Ozobot, puis entrepris la randonnée, cartographié les trajets et commencé la construction. Ils ont bâti des ponts, calculé les pentes et posé des affiches précisant le nom des arbres et des animaux. Après cette dépense d’énergie à l’extérieur, les élèves revenaient en classe avec une meilleure capacité de concentration et une attitude décontractée. Ils collaboraient, aidaient leurs pairs en situation de handicap, réglaient des problèmes et réalisaient des progrès au-delà de leurs attentes. Les élèves qui avaient au départ certaines réticences se sont rapidement mis à attendre avec impatience les sorties dans les sentiers.
L’apprentissage à l’école de Bath était donc profondément lié aux personnes à l’origine du projet et à celles qui devaient en bénéficier. Il a permis d’améliorer le bien-être et la concentration des élèves, en plus de faire le pont entre le programme scolaire et l’environnement. Tous les participants se sont reconstruits grâce au processus d’aménagement des sentiers.
Into Deep Water (En eaux profondes)
Plus de la moitié du corps humain se compose d’eau. Pour les peuples autochtones, l’eau, la terre, l’identité et la spiritualité forment un tout indissociable. Le 6e objectif de développement durable de l’ONU consiste à garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau potable et d’assainissement. Lorsque l’école élémentaire St George de la Commission scolaire catholique d’Ottawa (OCSB) a entrepris son projet sur les hydro-écosystèmes et l’accès de toutes les communautés canadiennes à l’eau potable, elle s’est donc aventurée en eaux profondes, dans le bon sens du terme.
L’OCSB avait déjà collaboré avec les membres du réseau New Pedagogies for Deep Learning, ou NPDL (Nouvelles pédagogies pour un apprentissage en profondeur) mis sur pied par Fullan, Quinn & McEachen (2018). Ce nouveau projet axé sur l’eau correspondait parfaitement aux objectifs du NPDL et à la mission de la Commission scolaire, soit d’aider les élèves à réaliser leur potentiel afin qu’ils et elles deviennent les « citoyens réfléchis et équilibrés de demain ».
Le thème de l’eau a donné lieu à plusieurs formes d’exploration. En biologie, les élèves se sont servis de robots Ozobot pour tracer le parcours de l’eau dans le corps humain. Sur le plan spirituel, un gardien du savoir autochtone a proposé des chansons et des enseignements sur le rôle sacré de l’eau et l’importance de la rivière des Outaouais chez les Premières Nations. En sciences, des élèves plus âgés se sont joints au groupe afin de tester le taux d’acidité et de polluants dans les eaux locales, puis de concevoir et de créer des filtres. Sur le plan numérique, Minecraft a servi de plateforme pour construire des usines de traitement des eaux usées, qui ont par la suite été soumises aux employés municipaux des services environnementaux afin d’obtenir leurs commentaires. De plus, l’application Scratch a permis aux élèves d’élaborer des jeux d’arcade en carton pour stimuler les discussions sur l’eau et la durabilité avec les membres de la collectivité.
Le projet a pris de l’expansion. À l’aide du réseau virtuel du projet, l’école St George a fait équipe avec une école située dans une communauté inuite pour en savoir plus sur les défis liés à l’eau potable dans le Nord. Après des échanges réfléchis sur l’accès inéquitable à l’eau potable, les élèves de St George ont décidé de recueillir des fonds pour un organisme de bienfaisance s’attaquant à cette question. Ils ont aussi participé à des discussions sur la culture inuite et à des jeux d’origine autochtone, en plus de nouer des amitiés fondées sur un respect mutuel et un but commun.
Formés par une entreprise partenaire à vocation sociale, les élèves ont conféré une identité publique à leur projet, une campagne baptisée Every Last Sip (Jusqu’à la dernière gorgée) qui combine une lueur d’espoir et un appel à fournir de l’eau potable à chaque Canadien et Canadienne.
Selon une analyse de l’engagement de l’OCSB à l’échelle du système, au fur et à mesure que les élèves s’immergeaient dans leur projet d’eau potable, ils amélioraient leurs capacités de communication, de collaboration, de pensée critique et de résolution innovatrice de problèmes (Fine & Mehta, 2024 :2).
L’apprentissage par le jeu à l’école St George avait une fonction utilitaire dans les domaines de la science, du savoir autochtone, des activités en plein air, de la conception numérique et de la résolution de problèmes concrets. Le projet a permis de mettre les élèves en contact avec des pairs de leur localité ou de régions éloignées, avec leur communauté et avec d’autres cultures.
La réparation – qu’il s’agisse d’écosystèmes, de communautés ou de relations – ne se limite pas à réparer des dommages ou torts. En transformant le monde qui nous entoure, elle ranime l’espoir et donne un sens à nos actions.
Conclusion
Quelle signification associez-vous à la notion d’enseignement réparateur?
- La qualité de l’enseignement passe par l’excellence des pratiques. Il ne s’agit pas de suivre des pratiques obligatoires prédéterminées ni d’improviser des solutions innovantes sans tenir compte de leur qualité.
- Un enseignement de qualité ne suit pas de script préétabli pour transmettre des connaissances. Il fait appel aux passions des enseignantes et enseignants et tient compte des identités diversifiées des élèves afin de mobiliser pleinement tous les participants (Shirley & Hargreaves, 2021).
- Un enseignement de qualité doit inciter tous les élèves à participer à la création et la réparation d’objets et à la résolution de problèmes importants, en particulier si l’on considère le raccourcissement des chaînes d’approvisionnement mondiales et le rapatriement d’un nombre croissant d’entreprises de fabrication.
- Un enseignement de qualité puise dans les expériences des enseignants et des élèves, établit des liens entre elles et leur donne un sens. Il respecte aussi l’obligation morale de favoriser l’épanouissement des jeunes pour les amener à jouer un rôle dans notre monde actuel et d’apporter des changements constructifs.
- Un enseignement de qualité passe également par un désir de collaborer qui ne se limite pas à trouver des solutions miracles ou à traiter des données en équipe, mais mise plutôt sur des regroupements d’artisans compétents qui améliorent les pratiques ensemble.
Les enseignantes et enseignants doivent assumer leur rôle de bâtisseurs. Ils réparent ce qui doit l’être, sans rafistoler ni se contenter de moins, en opérant une véritable transformation chez les élèves et le monde qui nous entoure grâce à un enseignement inspirant et à un apprentissage partagé. Le personnel enseignant et les élèves sont les grands bâtisseurs du Canada de demain. C’est à nous de leur faciliter la tâche.
Références
Fine, S & Mehta, J. (2024). A “Big Tent” Strategy for Systemwide Change, Toronto, New Pedagogies for Deep Learning.
Fullan, M., Quinn, J., & McEachen, J. (2018). Deep Learning: Engage the world to change the world. Thousand Oaks, CA: Corwin.
Hargreaves, A. (2025) The Making of an Educator: Living Through and Learning from the Great Education Shift, Bancyfelin, Carmarthen, Wales: Crown House Publishing.
Hargreaves, A. & Jones, C. (2024). Leading Innovators: How leaders can respond to the global crisis in the teaching profession. Australian Educational Leader, Term 2, 2024.
Hollweck, T & Hargreaves, A. (2025). Réseau canadien des écoles ludiques (RCÉL/CPSN) : Rapport final. Ottawa. Université d’Ottawa. https://www.andyhargreaves.com/uploads/5/2/9/2/5292616/rce%CC%81l_rapport_final_hargreaves___hollweck_2024_7_may.pdf
Sennett, R. (2008). The Craftsman. Princeton, NJ: Yale University Press.
Shirley, D. & Hargreaves, A. (2024) The Age of Identity: Who do our kids think they are…and how We can we help them belong. Thousand Oaks, CA: Corwin Press
Shirley, D., & Hargreaves, A. (2021). Five Paths of Student Engagement: Blazing the trail to learning and success. Bloomington, IN. Solution Tree Press.
Zhao, Y. (2026) Fix the Past or Invent the Future, Alexandria, VA: ASCD