Qu’est-ce qu’un milieu de travail sain pour les enseignants de la maternelle à la fin du secondaire?

Apprenez-en davantage sur ce qui constitue un milieu de travail sain dans le contexte scolaire de la maternelle à la 12e année et sur les conditions à respecter sur le lieu de travail pour que les éducateurs s'épanouissent pleinement dans leurs rôles.

Les milieux de travail sains qui favorisent le bien-être et la santé mentale sont productifs, attirent et retiennent les candidats les plus talentueux, et obtiennent le meilleur rendement d’employés hautement motivés. Cela se traduit par de meilleurs résultats pour l’organisation, qu’il s’agisse de la rentabilité, de l’effet social ou, dans le cas de nos systèmes d’enseignement public, des résultats scolaires.

Bien que les écoles et les commissions scolaires diffèrent de l’une à l’autre et d’une province à l’autre, des milieux sains favorables à l’enseignement et à l’apprentissage partagent généralement certaines caractéristiques.

Citation de sue roffey

Qu’est-ce que  le bien-être?

Le terme « bien-être » manque de précision en raison de son emploi dans des disciplines diverses, notamment les soins de santé, l’économie et les sciences sociales. Il est donc difficile de définir le bien-être en termes simples, bien qu’il réfère généralement à « la façon dont on se sent » en tant que personne, collectivité ou société. La définition la plus pertinente relativement au milieu de travail est le bien-être personnel ou subjectif, la « satisfaction vis-à-vis de la vie basée sur la perception qu’une personne a de sa santé, de son bonheur et de son sentiment d’utilité » – et de son interaction avec son milieu professionnel1.

En ce qui concerne le contexte du milieu de travail, l’Organisation internationale du Travail (OIT) définit le bien-être comme se rapportant « à tous les aspects de la vie professionnelle, depuis la qualité et la sécurité du milieu physique jusqu’aux sentiments que les travailleurs éprouvent à l’égard de leurs tâches, de leur milieu de travail, du climat qui y règne et de l’organisation du travail. » Il existe également une tendance dans les entreprises et organisations à accorder la priorité au bien-être des employés comme moyen d’accroître la productivité et de surmonter les difficultés, comme le stress, l’intimidation, les conflits et les problèmes de santé mentale2.

Bref, bien que de nombreux facteurs puissent influencer le sentiment de bien-être du personnel, la recherche en psychologie positive a cerné trois caractéristiques clés d’un milieu de travail sain :

sentiment d'appartenance

Un sentiment d’appartenance signifie…

Les membres du personnel entretiennent de bonnes relations les uns avec les autres, se sentent acceptés et inclus dans le groupe, se saluent en se croisant, et s’offrent du soutien au besoin. De bonnes relations favorisent une sensibilité mutuelle en période de stress.

Sentiment de compétence

Un sentiment de compétence signifie…

Les membres du personnel sentent que leurs points forts, leurs compétences et leur potentiel sont valorisés, appréciés et reconnus. Contrairement aux bavardages inutiles en milieu de travail ou à d’autres conversations néfastes, le partage d’objectifs de travail permet aux membres du personnel de travailler en équipe, de compléter mutuellement leurs compétences et d’apporter leur contribution au rendement global de l’équipe.

soutien à l'autonomie
Un soutien à l’autonomie signifie…

Les membres du personnel se sentent écoutés et valorisés dans l’élaboration de solutions et de stratégies, trouvent des occasions de collaborer et cherchent à obtenir le point de vue des autres. Contrairement à l’intimidation ou à d’autres comportements qui rabaissent la personne, le soutien à l’autonomie favorise en même temps le bien-être psychologique en milieu de travail3.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la santé mentale se définit comme : « L’état de bien-être grâce auquel une personne peut réaliser son potentiel, surmonter les tensions normales de la vie, travailler de façon productive et apporter sa contribution à la société. »

L’OMS souligne également dans sa constitution que « la santé est un état de bien-être physique, mental et social complet, et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité. »

La culture scolaire n’est pas un concept vague; elle peut en effet être définie, conçue et concrétisée, et les dirigeants d’établissements scolaires sont en mesure de l’influencer lorsque les liens sont solides entre les membres de la communauté scolaire. Voici les cinq principaux facteurs qui contribuent à façonner une culture scolaire :

Croyances et postulats fondamentaux. Les points de vue que le personnel considère comme vrais, p. ex. la conviction que « tous les élèves peuvent réussir ».

Valeurs partagées. L’opinion des membres du personnel sur la valeur, la justesse et la rectitude de leurs convictions et hypothèses fondamentales communes, p. ex. « la collaboration constante de nos enseignants avec leurs collègues est essentielle ».

Normes. Les perceptions des membres du personnel quant à la façon dont ils sont tenus d’agir ou de se comporter, ou quant au comportement que l’on attend d’eux, p. ex. « nous devons participer activement aux réunions hebdomadaires du personnel ».

Habitudes et comportements. La façon dont agit ou se comporte réellement le personnel au travail. Dans une culture scolaire forte, les agissements et comportements du personnel correspondent généralement aux normes établies par l’école. Dans une culture faible, les agissements et comportements du personnel diffèrent souvent des normes établies.

Preuves concrètes. Des preuves concrètes que l’on peut voir, sentir ou entendre, et qui renseignent le personnel de l’école ou des observateurs externes sur la culture de l’école, p. ex., un stationnement du personnel déjà plein une heure avant le début des classes.

Lorsque le bien-être est au cœur des valeurs et des pratiques scolaires, d’autres choses s’enchaînent, selon un cercle vertueux : une meilleure santé mentale, une plus grande résilience, la motivation des élèves, les bons résultats scolaires et un comportement prosocial. – Sue Roffey

Santé mentale en milieu scolaire Ontario décrit les dix principaux facteurs organisationnels qui aident les écoles et les commissions scolaires à maintenir des pratiques durables de haute qualité favorisant la santé mentale et le bien-être à l’école. Bien que ces conditions soient axées sur le bien-être des élèves, elles peuvent s’appliquer à celui des enseignants de la maternelle à la fin du secondaire. Voici quelques-uns des facteurs les plus favorables :

facteurs santé mentale

  • engagementEn bref, lorsque les membres de la direction d’école font preuve d’engagement à l’égard de la santé mentale et du bien-être des élèves, les autres membres du personnel ont tendance à en faire leur priorité.
  • vision clair et éclairéeCollaborer pour créer une vision commune avec le personnel, les intervenants clés et la collectivité sur ce à quoi ressemble le bien-être aide à orienter l’élaboration de stratégies et la prise de décisions en matière de bien-être qui correspondent aux forces, aux besoins et aux priorités du personnel.
  • communication et languageÉtant donné la nature complexe de la santé mentale et du bien-être, il est important d’adopter un vocabulaire commun pour bien se comprendre, p. ex. s’entendre sur la distinction à faire entre santé mentale et maladie mentale.
  • formation professionnelle Pour faire en sorte que tous les adultes soient dotés des moyens de promouvoir la santé mentale et le bien-être, il faut que le personnel de tous les échelons de la commission scolaire bénéficie d’une formation professionnelle sur la santé mentale et le bien-être qui soit conforme à son rôle et fondée sur les meilleures données probantes disponibles.
  • CollaborationLa première étape vers l’établissement de relations fondées sur le respect, la confiance et la collaboration entre tous les membres du personnel consiste à prendre conscience que la santé mentale et le bien-être sont des enjeux importants qui touchent l’ensemble du personnel d’une commission scolaire, et que chacun a un rôle à jouer à cet égard7.

¹ Work and Wellbeing in the 21st Century (International Journal of Environmental Research and Public Health) 

² Workplace well-being (Organisation international du Travail)

 Voir aussi : Promotion de la santé et du bien-être au travail (Organisation international du Travail)

³ Three key conditions to create a healthy workplace (The Globe and Mail)

10 faits sur la santé mentale  (Organisation mondiale de la Santé)

What Makes a Good School Culture? It starts with connections — strong and overlapping interactions among all members of the school community (Usable Knowledge, Harvard Graduate School of Education)

Bienveillance créative pour les professionnels de l’éducation : comment une approche de bien-être au niveau de l’école peut favoriser la santé mentale de tous (Éducation Canada)

Planification de pratiques durables liées à la santé mentale et au bien-être à l’école (Santé mentale en milieu scolaire Ontario)

Voir aussi : Diriger pour favoriser la santé mentale à l’école  (Santé mentale en milieu scolaire Ontario)

Voir aussi : Positive School Culture and Climate (Professional Development Service for Teachers, Ireland)