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Vers l’évaluation sans notes

En janvier dernier, j’avais gazouillé ce qui suit :

« Plus je connais le domaine de léducation, moins je pense que les notes sont importantes. Y a-t-il quelqu’un qui pense autrement aujourd’hui? »

Dans la longue liste de réponses qui a suivi mon message, très peu étaient entièrement en faveur des notes. Les opinions variaient entre « un mal nécessaire » et « les notes font plus de tort que de bien ; elles en disent peu ou pas sur quoi que ce soit ».

Au cours des dernières décennies au Canada, on a assisté à un mouvement évident visant à repenser l’évaluation des élèves. Lévaluation aux fins d’apprentissage et la diminution de l’importance des notes témoignent davantage d’une école axée sur la croissance que sur le classement des élèves. Certaines écoles et commissions scolaires ont même abandonné les notes, une initiative dont notre regretté collègue Joe Bower s’était fait le champion1.

La majorité des éducateurs y voient un changement positif, mais il faut reconnaitre les défis auxquels font face la plupart des écoles : 1) les exigences postsecondaires, 2) la réaction des parents, et 3) l’incidence sur la motivation des élèves. La tendance est claire : on a beau croire que les notes représentent mal l’apprentissage, on ne sait ni en réduire l’importance ni s’en débarrasser entièrement.

À l’Université Wilkes, j’ai conçu un cours de second cycle intitulé « Soutenir l’alphabétisation numérique » que j’enseigne depuis un certain temps déjà. Je joue le jeu et me conforme aux normes de l’Université, mais je fais bien comprendre à mes étudiants le peu d’importance que j’accorde aux notes et leur demande maintenant de s’autoévaluer. Plus souvent qu’autrement, un étudiant qui peut justifier sa note se la voit accordée. Aucun jusqu’ici n’a eu la folie des grandeurs.

Mon cours — et tout enseignement, je crois — se résume à trois questions :

  • Qu’est-ce que je sais maintenant que je ne savais pas avant ?
  • Qu’est-ce que je peux faire maintenant que je ne pouvais pas faire avant ?
  • Pourquoi est-ce important ?

Rien de plus. Dans l’ensemble, les notes ne m’ont pas causé de problème. Je comprends parfaitement les personnes qui ne sont pas prêtes à les abandonner totalement, mais j’encourage celles qui s’intéressent à la recherche et qui sont pour le changement à explorer les possibilités.

 

Première publication dans Éducation Canada, mars 2019


1 www.edcan.ca/articles/telling-time-with-a-broken-clock-by-joe-bower

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Dean Shareski

EdCan Director - Educational Consultant, Advanced Learning Partnerships

Dean Shareski is an Educational Consultant for Advanced Learning Partnerships, supporting districts and schools throughout North ...

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