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Retour du déjà vu

Petites mises en garde sur les façons de ne PAS convaincre les décideurs en éducation d’adopter l’intégration des technologies

J’ai récemment assisté à un autre congrès sur… l’apprentissage au 21e siècle. J’ai entendu les allocutions et participé aux ateliers. J’ai écouté attentivement ce que disaient les congressistes et tout convergeait, évidemment, sur la question de l’intégration des technologies en éducation. Je suis préoccupé que le discours n’ait pas changé depuis des décennies et que de nouvelles « brigades » de mes collègues préconisant la technologie en éducation fassent encore de leur mieux pour persuader les décideurs que le moment est venu de délester de vieilles stratégies qui ne fonctionnent tout simplement pas.

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CC photo par: US Embassy New Zealand

J’ai alors demandé à mon collègue Bruce Dixon de Anywhere Anytime Learning Foundation, l’un des conférenciers d’honneur : « Vous rappelez-vous, Bruce, de la conférence que vous aviez organisée en juin 2010 dans le Maine, où vous aviez rassemblé un groupe représentatif de chefs de file passés de la technologie en éducation? La conférence portait sur un sujet simple, pragmatique : pourquoi ne sommes-nous pas arrivés à convaincre plus de gens de la nécessité d’intégrer efficacement les technologies en classe? »

En 2012, la direction et les commissaires qui décident d’intégrer les technologies à l’échelle de leur système s’engagent encore sur une voie très solitaire.

Ainsi, alors que j’écoute la nouvelle génération mettre tout en œuvre dans ses « nouveaux » exposés tentant de persuader les décideurs de la nécessité d’investir dans les technologies et de les intégrer en classe, je lui adresse quelques mises en garde.

  1. Dire aux délégués qu’ils sont déconnectés des jeunes d’aujourd’hui ne les convaincra pas.
  2. Faire des démonstrations de la façon dont évolue la technologie, en particulier les médias sociaux, ne les convaincra pas.
  3. Affirmer aux délégués que la pédagogie actuellement utilisée dans les écoles ne rejoint pas les jeunes ne les convaincra pas.
  4. Montrer les travaux impressionnants et la créativité des jeunes d’aujourd’hui ne les convaincra pas.
  5. Utiliser la phraséologie utilisée à la fin des années 1980 comme s’il s’agissait du courant actuel ne les convaincra pas.
  6. Croire que les adopteurs précoces sont persuasifs ne les convaincra pas.
  7. Organiser des événements en étant entourés de délégués qui pensent de la même façon ne les convaincra pas.

Et voici d’autres faits :

  1. Si maintenant, en 2012, l’intégration des technologies en classe n’est pas plus avancée, il y a d’autres questions qui ne sont tout simplement pas prises en compte ou, plutôt, qui ne sont pas suffisamment évoquées. Le leadership constitue en définitive l’élément le plus critique. Lors d’un atelier organisé par un dirigeant de conseil scolaire et un directeur d’école (appelé le directeur) d’école du 21e siècle ou un autre titre de la même eau), j’ai tout de suite remarqué à quel point les participants étaient impressionnés par la compréhension et l’appréciation dont faisait preuve ce dernier de l’importance, du potentiel et du rôle critique que peuvent jouer les technologies en classe. Mais vers la fin de l’atelier, la question la plus critique a été posée au directeur d’école : « Comment cela a-t-il été rendu possible dans votre conseil scolaire? » La réponse, c’était que ce sont, d’abord et avant tout, le directeur général et les commissaires qui l’avaient rendu possible. Le leadership importe. Et comme je l’ai toujours affirmé : « Pas de courage. Pas de changement. » En 2012, la direction et les commissaires qui décident d’intégrer les technologies à l’échelle de leur système s’engagent encore sur une voie très solitaire.
  2. Je parle surtout de Courage et de Passion. Toutefois, ce message n’emballe pas tellement les conférences sur la technologie, puisque présenter les impressionnants résultats de la technologie en classe attire beaucoup plus de commanditaires. Il est très attirant, et digne de mention, de montrer comment quelques élèves de talent sont devenus d’extraordinaires entrepreneurs, agents de changement social et ainsi de suite. Cependant, cela non plus ne convainc pas les décideurs.
  3. L’amélioration de l’environnement de classe demeure – et devrait toujours se trouver – au centre de nos efforts. Chaque enseignante et enseignant désire disposer des meilleurs outils disponibles pour veiller à ce que ses élèves profitent de la meilleure instruction possible. Il est essentiel d’assurer le soutien des enseignants dans leurs classes. Il n’a jamais été aussi urgent de changer des modèles dépassés et déficients de formation professionnelle.
  4. Engager les élèves, en particulier obtenir leur engagement intellectuel, est un impératif pour toutes les classes. Cet objectif peut être atteint, tout simplement, en ayant une enseignante ou un enseignant qui fait preuve d’attention et de passion.

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Ron Canuel

Ron Canuel

Ron Canuel is the former President and CEO of the Canadian Education Association. He has over 40 years of experience in the public education sector. As the former Director General of the Eastern Towns...

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