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Quand vient le temps de prendre la bonne décision

Lorsque j’étais directrice générale de commission scolaire, jamais je n’ai dû fermer de petites écoles en région éloignée, malgré la baisse d’effectifs. Quand venait le temps de prendre ce type de décision, sauvegarder la qualité des services éducatifs était sans contredit ma première préoccupation. Ainsi, j’avais dans ma commission scolaire une petite école de 25 élèves et nous l’avons toujours maintenue ouverte : les deux enseignantes qui y œuvraient étaient non seulement d’excellentes pédagogues mais savaient utiliser des moyens très créatifs et efficaces pour dispenser des services éducatifs de qualité.
Parfois certaines situations commandent des solutions inusitées. Saviez-vous, par exemple, que des élèves québécois voyagent en avion pour se rendre à l’école? C’est ce que nous raconte le témoignage d’Édith Rousseau, native du petit village de Saint-Antoine-de-L’Isle-aux-Grues (p. 34 ). En effet, la Commission scolaire de la Côte-du-Sud accepte de transporter par avion ses écoliers vers Montmagny pour leur assurer une scolarité, puisque l’école de ce petit village a fermé ses portes en 1999.
La baisse d’effectifs scolaires soulève très souvent la question de la fermeture d’écoles. Cela constitue une menace pouvant avoir des conséquences particulièrement dramatiques pour les régions éloignées et leur communauté. Ainsi, Jean Bernatchez (p. 30) nous confirme qu’il existe des stratégies gagnantes permettant à ces petites écoles de dispenser un programme de qualité, varié et dynamique. L’école en réseau, entre autres, est une formule riche et intéressante pour briser l’isolement des enseignants et mettre les jeunes élèves en contact avec leurs pairs fréquentant d’autres établissements scolaires.
Ne doit-on pas également questionner le modèle actuel de financement en éducation basé sur le nombre d’élèves et analyser cette problématique sous différents angles? C’est précisément ce que tentent de faire, dans cette édition, Josée Bouchard, Présidente de la FCSQ(p. 32), Ghislaine Foulem, Présidente du DSNE au Nouveau-Brunswick (p. 38) et Normand Lessard, Directeur général de la CSBE (p. 36). Tous s’entendent pour dire que le mieux-être des élèves et l’assurance de l’équité des services éducatifs en région sont primordiaux et cela doit inéluctablement être pris en compte lorsque vient le temps de décider. Après tout, n’est-ce pas la réussite de nos élèves qui est en jeu?

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Photo : Dave Donald
Première publication dans Éducation Canada, juin 2017

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Yolande Nantel

Yolande Nantel

Yolande Nantel est la rédactrice en chef francophone d’Éducation Canada.

Yolande Nantel is the French Editor of Education Canada.

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