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Bienêtre, Communauté scolaire, Politique

Trois mythes et réalités au sujet de la prévention du suicide des jeunes

Pour décider des interventions à réalisées dans les écoles

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Alors que le suicide est un important problème de santé publique, les éducateurs et les décideurs politiques s’intéressent de plus en plus à la prévention dans les écoles pour tenter de réduire le nombre de décès par suicide des jeunes. Même s’il n’existe pas de preuves scientifiques solides de l’efficacité et de l’innocuité des programmes de prévention du suicide à l’école, ceux-ci sont devenus une source fructueuse de revenus pour certains organismes et entreprises.

Voici trois éléments essentiels à prendre en compte avant de décider des interventions susceptibles d’être réalisées dans une école : 

1. Il n’y a pas d’épidémie de suicide chez les jeunes Canadiens.

  • Entre 1980 et 2005, le taux national de suicide a chuté d’environ 30 % et est resté relativement stable depuis, sans intervention notable de programmes de prévention du suicide.
  • Entre 2012 et 2016, le nombre moyen d’enfants de 10 à 14 ans morts par suicide au Canada était de 36 par an, et celui de jeunes de 15 à 19 ans était de 199. Le Canada comptait alors environ 1,9 million de jeunes de 10 à 14 ans et 2,1 millions de jeunes de 15 à 19 ans.

2. Il n’existe aucune preuve de l’effet dissuasif ni de l’innocuité des programmes de prévention du suicide en milieu scolaire.

La recherche ne permet pas de déterminer ce qui empêche le suicide auprès des jeunes. La première étude à démontrer des résultats positifs de ces programmes a été publiée en février 2019, mais portait sur les jeunes patients d’un hôpital psychiatrique et non sur des élèves en général. De plus, certains programmes en milieu scolaire soi-disant efficaces sont en réalité nuisibles. Par exemple, une étude a montré que le programme Signs of Suicide (SOS) avait causé une augmentation des tentatives de suicide parmi les participants. Quant au programme SafeTALK, s’il a permis aux participants d’améliorer leur confiance en soi auto-déclarée à parler de suicide, la moitié d’entre eux ont par la suite été sélectionnés pour évaluation professionnelle. Une récente étude canadienne a également permis d’établir un lien entre l’augmentation de l’utilisation de programmes de prévention du suicide et celle du taux de suicide chez les très jeunes filles.

3. La documentation scientifique sur la prévention du suicide dans les écoles ne mesure pas réellement l’efficacité de celle-ci.

Au mieux, la plupart des études évaluent les connaissances auto-déclarées des élèves sur le suicide et la confiance en soi à parler du suicide, ou fait état des tentatives de suicide ou d’idéation suicidaires auto-déclarées. Aucune de ces mesures ne peut déterminer l’efficacité d’un programme à prévenir le suicide.

Le suicide chez les jeunes est un sujet chargé d’émotivité qui exige une action réfléchie, rationnelle et appuyée par la recherche. Alors que les écoles sont parfois prises entre le désir d’agir et le marketing sophistiqué de programmes qui tirent parti de cette intention, le personnel scolaire doit faire preuve d’esprit critique dans l’application éventuelle d’intervention de prévention du suicide.

 

INFORMATION ET RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES

Statistique Canada : Les taux de suicide : un aperçu

TeenMentalHealth.org:

RÉFÉRENCES

Knightsmith P. Youth suicide prevention research needs a shake-up: lives depend on it. 2018. Repéré à https://www.nationalelfservice.net/mental-health/suicide/youth-suicide-prevention-research-needs-a-shake-up-lives-depend-on-it/

Kutcher S., Wei Y. The vexing challenge of suicide prevention: a research informed perspective on a recent systematic review. 2016. Repéré à https://www.nationalelfservice.net/mental-health/suicide/vexing-challenge-suicide-prevention-research-informed-perspective-recent-systematic-review/

King CA., Arango A., Kramer A., et., al. Association of the Youth-Nominated Support Team Intervention for Suicidal Adolescents With 11- to 14-Year Mortality Outcomes. Secondary Analysis of a Randomized Clinical Trial. JAMA Psychiatry. 2019. doi:10.1001/jamapsychiatry.2018.4358

Schilling EA, Lawless M, Buchanan L, et al.  Signs of Suicide shows promise as a middle school suicide prevention program. Suicide Life Threat Behav. 2014; 44(6): 653-67.

Bailey E, et al. Universal Suicide Prevention in Young People: An evaluation of the safeTALK Program in Australian High Schools. Crisis. 2017; 38(5), 300-308.

Kutcher S., et al. School-and Community-Based Youth Suicide Prevention Interventions: Hot Idea, Hot Air, or Sham?  The Canadian Journal of Psychiatry. (2016): 1-7.

 

À noter : Cette fiche est conforme à la nouvelle orthographe. Le générique masculin est utilisé sans discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte.

Apprenez-en plus sur

Dr. Stan Kutcher

Professor, Faculty of Medicine, Department of Psychiatry, Dalhousie University

Dr. Stan Kutcher is the Sun Life Financial Chair in Adolescent Mental Health and professor in the Department of Psychiatry at the Dalhousie University and IWK Health Centre. Dr. Kutcher is an internationally renowned expert in the area of adolescent mental health and a national and international leader in mental health research, advocacy, training, policy, and health services innovation.

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Andrew Baxter MSW RSW has worked in School Based and Community Mental Health for over 18 years.  During his time with Alberta Health Services, he has provided direct treatment for s...

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