|

Que penser du redoublement scolaire?

(77.06 kB / pdf)

Télécharger

Le redoublement, aussi appelé “doublage” et “échec”, désigne la reprise d’une année scolaire par un élève parce que ses résultats sont insuffisants.

D’après la recherche effectuée au cours des 100 dernières années, le redoublement n’aide pas les élèves qui éprouvent des difficultés d’adaptation scolaire ou sociale par rapport aux élèves semblables qui ne redoublent pas leur année scolaire. En fait, de façon constante, le redoublement est associé à des résultats négatifs :

  • Les élèves que l’on oblige à reprendre une année sont plus susceptibles de décrocher de l’école secondaire et moins susceptibles de poursuivre des études postsecondaires. Le redoublement est l’un des plus importants indicateurs prévisionnels d’abandon des études secondaires, quelle que soit l’année scolaire redoublée.
  • Le redoublement est associé à l’accroissement des problèmes de comportement.
  • Le redoublement peut se répercuter défavorablement sur la réussite et sur l’adaptation sociale et émotionnelle.
  • Les élèves ayant redoublé sont plus susceptibles d’avoir des résultats éducatifs et professionnels moins avancés à la fin de l’adolescence et au début de la vie adulte.
  • Les élèves ayant redoublé manifestent une estime de soi moins positive et une fréquentation scolaire plus faible.

Certains parents et enseignants croient que le redoublement peut être avantageux dans certains cas, par exemple lorsque l’enseignement a été inégal par suite d’un déménagement familial, d’une maladie grave ou d’un traumatisme émotif. Cependant, aucune étude n’a pu dégager des critères précis permettant de prédire quels élèves profiteraient du redoublement et, globalement, les preuves recueillies y sont défavorables.

Les chercheurs préconisent des solutions de rechange au redoublement, telle qu’une intervention rapide lorsque les élèves éprouvent des difficultés; des programmes de lecture, l’école estivale et le tutorat en étroite collaboration avec les parents. Le redoublement n’est pas une solution à des résultats scolaires insatisfaisants; il faut des stratégies de rattrapage spécifiques soutenant individuellement les élèves.


L’ACE et l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (IÉPO) se sont associés pour vous fournir de l’information pertinente et opportune portant sur la recherche empirique actuelle en éducation. Ce projet vise principalement à procurer des résultats pertinents et utiles de recherche aux parents et autres intéressés. Les bulletins rédigés en texte clair portent sur des sujets intéressant les parents, comme les devoirs et l’effectif des classes.

Ressources additionnelles 

  • The Association of Chief Psychologists with Ontario School Boards : Ce site Web donne une liste de facteurs dont devraient tenir compte les parents et les enseignants lorsqu’ils prennent une décision à propos du redoublement. [site Web]
  • Site Web d’Alfie Kohn :  Les publications de Kohn portent sur différents sujets en éducation et le rôle des parents aux États-Unis. Bien qu’aucune de ses recherches ne soit directement reliée au redoublement, certains de ses travaux (p. ex. notes et évaluations) peuvent y être associés. La liste de ses livres et articles figure dans son site Web. [site Web]
  • Hot Topics: In-Grade Retention :  Ce site Web américain propose une liste de sites Web portant sur le redoublement, par exemple, quand le redoublement est recommandé, que devraient faire les parents? [site Web]

Références de recherche à ce sujet

Jacob, B. et Lefgren, L. (2007). « The Effect of Grade Retention on High School Completion. », NBER Working Paper Series.

  • Le redoublement donne lieu à une hausse modeste de la probabilité de décrochage des élèves plus vieux, mais n’a pas d’effet marqué sur les élèves plus jeunes.

Jimerson, S.R. (2009). « Meta-analysis of Grade Retention Research:  Implications for Practice in the 21st Century », School Psychology Review, 30(3), p. 420-437.

  • Les études examinant l’efficacité du redoublement sur les plans de la réussite scolaire et de l’adaptation socioémotionnelle qui ont été publiées au cours de la dernière décennie présentent des résultats qui s’harmonisent avec la convergence des données probantes et des conclusions des recherches menées plus tôt au cours du siècle qui ne démontrent pas que le redoublement procure des avantages supérieurs aux élèves qui connaissent des difficultés scolaires ou d’ajustement, par rapport à la promotion à l’année suivante.
  • Isolément, ni la promotion sociale ni le redoublement ne résoudra nos problèmes nationaux d’éducation ou ne facilitera la réussite scolaire des enfants. L’attention devrait plutôt être consacrée à des stratégies de rechange.

Jimerson, S.R., Carlson, E., Rotert, M., Egeland, B., et Sroufe, L.A. (1997). « A Prospective Longitudinal Study of the Correlates and Consequences of Early Grade Retention », Journal of School Psychology, 35(1), p. 3-25.

Jimerson, S.R., Anderson, G.E., et Whipple, A.D. (2002). « Winning the Battle and Losing the War: Examining the Relation Between Grade Retention and Dropping Out of High School », Psychology in the Schools, 39(4), p. 441-457.

Manacorda, M. (2008). « The Cost of Grade Retention. CEP Discussion Paper No 878 », Centre for Economic Performance.

McCoy, A.R. et Reynolds, A.J. (1999). « Grade Retention and School Performance: An Extended Investigation », Journal of School Psychology, 37(3), p. 273-298.

Roderick, M. (1994). « Grade Retention and School Dropout: Investigating the Association », American Educational Research Journal, 31(4), p. 729-759.

Roderick, M. (1995). « Grade Retention and School Dropout: Policy Debate and Research Questions », Phi Delta Kappa, 15, p. 1-6.

Westbury, M. (1994). « The Effect of Elementary Grade Retention on Subsequent School Achievement and Ability », Revue canadienne de l’éducation, 19(3), p. 241-250.

  • Quoique cette étude et des études semblables indiques que les élèves connaissent un déclin de rendement ou n’ont pas de meilleurs résultats après la reprise d’une année scolaire, par rapport aux élèves continuellement promus, la conclusion qu’aucun élève ne s’améliore est tout de même inexacte.
  • En fait, une faible minorité d’élèves qui ont redoublé ont ensuite obtenu de meilleures notes. Le problème, c’est qu’il n’existe pas de façon sûre de prédire quels élèves sont susceptibles de profiter de cette pratique ou de savoir s’ils auraient manifesté la même amélioration s’ils n’avaient pas redoublé.

Apprenez-en plus sur

Ontario Institute for Studies in Education