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Le succès revisité

De tous les temps, l’école vise le succès. Le succès des élèves, évidemment, le succès des programmes d’études, le succès du système scolaire, le succès des finissants après l’école. Par souci de redevabilité, ces différents types de succès sont souvent représentés par des notes, des pourcentages ou des salaires. Plus récemment, l’avènement du vif intérêt pour la santé mentale, pour la conciliation travail-vie personnelle et pour les divers enjeux sociaux et environnementaux remettent en question la représentation conventionnelle du succès qui semble contribuer à de multiples iniquités et injustices systémiques. Lorsque Éducation Canada tente d’aborder la question, le concept même du succès semble enfoui sous une multitude d’autres préoccupations. La pandémie et les risques sanitaires qu’elle entraine ont certainement compté parmi ces préoccupations. Doit-on insister sur la question? Que devient de nos jours la notion du succès?

Dans ce numéro, Rocque et Côté (p. 30) présentent les conséquences de la pandémie sur des personnes hautement redevables du succès scolaire des élèves : les directions d’école. La multiplication de leurs tâches et les innovations administratives forcées par la pandémie ont certainement priorisé la sécurité et la santé des jeunes. Ces efforts ont-ils contribué également à redéfinir le succès des élèves? Peut-être que les analyses postpandémiques des différentes mesures implantées le révéleront. Dans un autre ordre d’idées, Bissonnette et Boyer (p. 36), d’une part, évoquent les recherches faisant état des effets néfastes que l’enseignement à distance peut avoir sur le rendement des élèves au cours de confinements à répétition. D’autre part, Allaire et Tremblay (p. 40) avancent des preuves qui suggèrent les mérites des technologies, notamment pour l’apprentissage des mathématiques et déplorent la tendance générale des détracteurs d’enseignement à distance d’omettre la contextualisation adéquate des situations d’enseignement – d’apprentissages, optant pour des généralisations qui leur semblent plutôt réductrices.

Il appert que proposer une nouvelle définition du succès des élèves et même du succès de l’école plus adaptée à notre époque, à ses avancées technologiques et à ses enjeux divers n’est pas chose faite et passera forcément par de nombreuses lentilles avant de se rapprocher d’un quelconque consensus.

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Première publication dans Éducation Canada, mars 2022

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Gilberte Godin

Rédactrice francophone, Magazine Éducation Canada

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