apprendre dans la nature

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Éducation par la nature

L’éducation par la nature est une philosophie de réappropriation de la nature par le biais des nombreux parcs et forêts qui nous entourent. L’intérêt de cette idéologie réside dans les nombreux bénéfices que peuvent acquérir les enfants en étant en contact direct avec un environnement naturel.

Les clubs 4-H (action bénévole reconnue par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur)1 désignent que cette proximité avec la nature favoriserait l’augmentation de l’activité physique, la diminution du stress, la réduction des symptômes du déficit d’attention, l’amélioration de la qualité du sommeil et l’augmentation de l’énergie et de la joie de vivre.

Elle favoriserait la prise de décision ainsi que la résolution de problème et réduirait les symptômes de dépression, d’hyperactivité ou d’impulsivité. À cela, 4-H ajoute que la nature préviendrait la myopie et renforcerait le système immunitaire en plus de prévenir de nombreux troubles médicaux.

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En tant qu’éducatrice à l’enfance, c’est au cours du printemps 2019 que j’ai pu faire vivre ce type d’expérience à un groupe de maternelle 4-5 ans du service de garde de l’école Marguerite-Bourgeoys à Québec.

Ce projet a proposé aux enfants de vivre une multitude d’expériences éducatives émergeant de leur spontanéité et à partir de leurs propres intérêts. Comme adulte, mon rôle demandait d’être une observatrice bienveillante.

Il est nécessaire de préciser que je n’étais pas responsable de l’animation, mais que j’occupais le rôle de co-exploratrice, de metteur en scène et d’accompagnatrice. Les enfants étaient les créateurs de leurs propres activités que je soutenais et enrichissais par des suggestions ou des questionnements.

La nature agit sur diverses acquisitions du développement de l’enfant, soit le développement cognitif, physique, moteur, social, moral et affectif, ainsi que le développement langagier, tout en répondant à leurs besoins, intérêts et particularités.

Les aspects physique et moteur sont probablement les premiers que l’on peut percevoir à travers les actions de l’enfant. Effectivement, au niveau global, les sols accidentés et les nombreux obstacles obligent celui-ci à s’adapter lors des déplacements, favorisant ainsi une bonne connaissance de sa latéralité et imposant l’apprentissage d’une meilleure segmentation des mouvements. L’organisation spatiale et perceptive est également mise à l’épreuve lorsque ceux-ci se déplacent de façon autonome à travers la nature pour explorer de nouveaux endroits.

La nature permet aussi de développer différentes facettes cognitives telles que les habiletés logiques, l’expression de la créativité, l’acquisition de connaissances et une meilleure compréhension du monde. Effectivement, à l’aide de discussions autour de leurs intérêts spontanés, les enfants commentent leurs actions et font des liens avec leurs expériences passées. Ils font différentes découvertes par le contact direct avec les éléments tels que l’eau, l’humidité, la glace ou encore les insectes, les plantes, les arbres, la terre, etc. Ces contacts permettent ainsi l’acquisition d’une multitude de connaissances et une meilleure compréhension du monde que l’adulte ou même les amis viennent soutenir par le partage d’information. Finalement, le jeu libre permet l’expression de la créativité par la familiarisation avec diverses matières organiques présentes autour de lui.

Par ailleurs, l’intérêt de la sortie en groupe alimente le développement social et moral des enfants. Qu’ils soient ensemble, de façon naturelle ou organisée, ils peuvent verbaliser ce qu’ils ressentent, écouter ce que les autres ont à dire, commenter les découvertes de ceux-ci, travailler en équipe ou encore partager du matériel. Ce sont tous des éléments encourageant le développement de la conscience de l’autre et favorisant les bonnes relations avec les pairs. De plus, le jeu libre permet à l’enfant de se responsabiliser par rapport à ses choix et de développer une relation de confiance avec l’éducateur. La co-exploration avec l’adulte permet par conséquent l’enrichissement de la relation.

« La meilleure salle de jeu est couverte par le ciel et la cime des arbres. »

L’autonomie qu’apporte le jeu libre intervient tout autant au niveau affectif en permettant à l’enfant de mieux se connaître et de développer sa confiance en soi. En effet, ils expérimentent leurs idées ou encore participent à la préservation du milieu naturel. La disponibilité de l’adulte ouvre également la porte à l’enfant pour l’expression de ses besoins et de ses sentiments.

Finalement, au niveau langagier, conjointement au développement cognitif, les jeunes enrichissent leur langage par la découverte de nouveaux éléments qui les entourent, et le partage de ceux-ci.

Afin de mener le projet, il est important que l’enfant puisse apprendre avec le plaisir. Le retour à l’autogestion de son temps n’est pas aussi facile pour chacun. Effectivement, plusieurs sont habitués à l’animation constante et une période de jeux libre limitée. Ces longs moments d’autonomie peuvent les déstabiliser. Pour cette raison, il est recommandé de leur proposer une activité qui saura les propulser vers le jeu libre. Pour cette expérience, j’ai créé une série d’activités pour la période où je les ai pris en charge, proposant la création d’un arbre collectif. Chaque sortie contenait une activité de départ, qui enrichissait la création de l’arbre affiché sur un mur du local. Nous avons, par exemple, fait des frottis sur les troncs des arbres, ramassé des éléments de la nature à partir d’un bingo ou encore créé nos propres branches accrochant à leurs branches des éléments symbolisant ce qu’ils ont vu, fait ou vécu.

Finalement, si j’avais un dernier élément à partager pour résumer ce que j’ai compris de l’éducation par la nature, c’est qu’il est fort nécessaire de favoriser la curiosité des enfants, car c’est cette curiosité qui leur donnera le goût d’aller voir plus loin, que ce soit dans la compréhension de ce qui les entoure ou le désir d’apprendre plus à l’école. Et comme dirait le mouvement 4-H, la meilleure salle de jeu est couverte par le ciel et la cime des arbres.

Photo : iStock

Première publication dans Éducation Canada, mars 2020


Note

1 «Les clubs 4-H du Québec». (2019). www.clubs4h.qc.ca/

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Marie-Claude Quirion

Éducatrice à l'enfance, Commun'action

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