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Bien dans mon travail, Bienêtre, Communauté scolaire, Leadership

Éducateurs en ASA, relations et apprentissage

Joanne était une enseignante de 3e année dans une école rurale en milieu défavorisé. Elle était très consciencieuse et se faisait beaucoup de soucis. Elle craignait de ne pas être à la hauteur, et se préoccupait de l’opinion que ses collègues et son directeur pouvaient avoir d’elle. Elle s’inquiétait également pour chacun de ses élèves et cherchait à les aider à progresser. Toute cette inquiétude l’a amenée à douter d’elle-même, à travailler encore plus fort, puis, avec le temps, à souffrir d’épuisement émotionnel, ce qui a ensuite affecté sa vie familiale et sa santé. Puis, un jour, un nouveau directeur est arrivé et a fait de l’apprentissage socio-affectif (ASA) un objectif primordial pour son école.

Joanne a appris à utiliser un programme d’études fondé sur des données probantes, et les membres du personnel de l’école ont formé un groupe de lecture sur l’ASA. Ils ont ensuite commencé un travail portant sur leur propre conscience socio-affective, ce qui comprenait de courts exercices de méditation de pleine conscience. Ils ont également collaboré afin d’établir une culture plus compatissante et bienveillante dans leur école, pour les enfants et les parents. Joanne a retrouvé sa force intérieure, a cessé graduellement de s’inquiéter et s’est réjouie du nouvel esprit de partenariat qui existait entre les enseignants et les autres membres du personnel. Elle a tissé des liens plus étroits avec ses élèves et leurs parents et, lentement, a retrouvé le plaisir d’enseigner.

Cette histoire illustre bien le pouvoir que la communauté, le leadership et l’introspection peuvent exercer sur le cheminement professionnel d’un enseignant. Ces trois facteurs ont encouragé Joanne et lui ont permis de cultiver ses compétences en enseignement. Au cours des dernières décennies, les recherches ont démontré que les enseignants qui développent et cultivent avec compassion leurs propres compétences socio-affectives sont ceux qui réussissent à créer une atmosphère de classe bienveillante et qui favorisent les compétences de leurs élèves à cet égard. De plus, lorsqu’on encourage les jeunes à utiliser leurs compétences socio-affectives et que l’école cultive de saines relations entre collègues et avec les élèves et leur famille, les apprenants s’intéressent davantage à leurs études et réussissent mieux.

La pandémie accentue l’importance de prendre soin de nous, d’avoir des objectifs réalistes, de cultiver nos liens entre collègues et surtout, avec nos élèves et leurs familles et de réaliser que les relations fiables et bienveillantes sont au cœur de l’apprentissage et du succès.

Première publication dans Éducation Canada, septembre 2020

Apprenez-en plus sur

Mark T. Greenberg

Emeritus Professor, Bennett Chair of Prevention Science, Pennsylvania State University

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