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Communauté scolaire, Équité

Éditorial – Collaboration spéciale : Des existences juvéniles aux frontières des pratiques pédagogiques

Depuis les débuts de l’éducation publique obligatoire, les écoles canadiennes ont bien réussi concernant certains jeunes et moins bien pour d’autres. De nouvelles connaissances sur les nuances dans l’existence des jeunes démontrent que nous ne pouvons pas conclure simplement qui est marginalisé, comment et ce qu’on devrait faire. Se déclarer gai ou lesbienne peut être célébré dans une école, condamné dans une autre. Dans une collectivité autochtone, les jeunes grandissent avec une foule d’inspirations positives, alors que dans une autre, on continue de déplorer la perte de ses jeunes. Les problèmes quotidiens de certains jeunes de familles pauvres ou de nouveaux arrivants au Canada préoccupent certains enseignants, mais pas d’autres.

Cette complexité sociale des expériences et du vécu des jeunes et les façons dont les écoles y font face sont examinées dans ce numéro spécial. Les éducateurs et les spécialistes des sciences sociales se penchent depuis longtemps sur la distribution et les intersections des inégalités chez les jeunes. Comment les inégalités sont-elles perpétuées ou atténuées, ou les deux, dans les écoles? Comment devrions-nous y faire face? Reflétons-nous vraiment ces problèmes tels que les vivent les jeunes?

Depuis longtemps, le travail de clarification effectué par John Dewey en vue d’élaborer une théorie et une pratique de l’éducation nous a fait prendre conscience de la nécessité d’examiner les intersections entre la vie des jeunes et l’organisation scolaire. Les auteurs de ce numéro spécial travaillent à ces points d’intersection. En mai 2009, beaucoup d’entre nous avons eu la chance de nous rassembler lors d’un symposium sur la recherche collaborative de Bruce Ferguson au Hospital for Sick Children à Toronto. J’ai été enchantée d’animer Marginalized Youth in Contemporary Educational Contexts, le cinquième d’une série de sept événements (www.chsrgevents.ca/default.aspx).

De nombreux collaborateurs de ce numéro ont participé à ce dialogue. D’autres ont mis sur pied un nouveau réseau. En tant que groupes de chercheurs, de jeunes, d’éducateurs et de responsables de politiques, ils apportent de nouvelles contributions. Ils témoignent des réponses que fait le milieu éducatif aux jeunes qui ont du mal à négocier les frontières identitaires de la race, des classes sociales, de la pauvreté, de la situation sociale, des problèmes de santé mentale, de la sexualité, des difficultés de langue ou d’alphabétisation, du chaos familial ou de l’immigration au Canada. Ces auteurs tentent de connaître les multiples replis de l’expérience de ces jeunes et d’en traduire le sens pour mieux choisir les pratiques et politiques en éducation. Ils prennent aussi au sérieux les récits, biographies et anecdotes de vie illuminant les intersections de l’identité, du vécu et des réalités sociales des jeunes. Nous souhaitons partager ces connaissances et alimenter une conversation élargie avec les citoyens canadiens.

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Kate Tilleczek

Dr. Kate Tilleczek

Professor & Canada Research Chair (Tier I) Young Lives, Education & Global Good, York University ~ Toronto Scientific Director, Young Lives Research Laboratory (CANADA) Co-Director~ Wekimün School Project (CHILE)

Dr. Kate Tilleczek has been teaching and studying the sociology of children and youth for two decades. She is currently a Professor of Education and Tier 1 Canada Research Chair in Young Lives in Global & Local Contexts. She is the founder and Scientific Director of Young Lives Research Laboratory in Canada.

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