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Conseils scolaires : qu’en est-il de la voix de la jeunesse?

À la Fédération de la jeunesse canadienne-française, nous valorisons la voix de la jeunesse engagée au sein de leurs instances décisionnelles. Avec la rentrée qui approche à grands pas, nous sommes allés à la recherche de membres impliqués au sein de conseils scolaires. Voici leurs rétroactions, leurs défis et leurs réussites.
Erika Hudon-Kaide – 12e année (EHK)
Conseillère au secondaire Francophonie Jeunesse de l’Alberta, École Maurice-Lavallée , Edmonton, Alberta
Martin Kreiner – 2e année à l’Université de l’Alberta (MK)
Conseiller Francophonie Jeunesse de l’Alberta, Jasper, Alberta
Melissa Paquet – 12e année (MP)
Représentante Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, École Aux Quatre Vents, Dalhousie, Nouveau-Brunswick
Sarah Boukhouali – 12e année (SB)
Représentante 14-18 Conseil Jeunesse Francophone de la Colombie-Britannique, École Victor-Brodeur, Victoria, Colombie-Britannique
Jason Cegayle – 2e année à l’Université de Saint-Boniface (JC)
Conseiller secondaire Conseil Jeunesse Provincial, Winnipeg, Manitoba
Jenna Rossi – 12e année (JR)
Représentante de la région d’Ottawa Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FEJFO), École secondaire publique Gisèle-Lalonde, Orléans, Ontario
Pourquoi est-ce que tu penses que c’est important pour les jeunes, plus particulièrement les élèves francophones situés en milieu linguistiquement minoritaire, de s’impliquer au sein des conseils scolaires?
SB : Je crois que c’est important de s’impliquer pour ainsi exprimer sa francophonie dans des régions (comme la Colombie-Britannique) où nous sommes des minorités, car cela nous donne une communauté diverse, comme moi qui suis d’origine marocaine, et nous avons la chance de voir et d’explorer différentes cultures. C’est important de reconnaître que nous avons des jeunes qui parlent en français même sur la côte Ouest. Parfois, il y a des gens qui négligent leur français parce que ce n’est pas cool, mais je crois qu’il faut les encourager et leur montrer que la langue française est un outil incroyable et c’est quelque chose qui nous rend spéciaux et différents.
Est-ce que tu pourrais me parler d’un moment important pour toi ayant rapport avec ton implication au sein de ton conseil scolaire?
MK : Choisir un moment en particulier me semble difficile. J’ai eu une longue ‘carrière’ avec mon conseil scolaire, mais aussi une expérience vraiment très belle. Un moment dont je me souviens beaucoup serait une citation du directeur général du Conseil scolaire Centre-Nord (CSCN), Henri Lemire. Lorsque j’étais à Gabrielle-Roy, possiblement autour de ma 6e année, M. Lemire est venu s’adresser à notre école à propos de l’importance de notre éducation en français. Il avait dit quelque chose du genre : « Parler le français ça veut dire rire à deux fois plus de blagues, apprécier deux fois plus de chansons, et rencontrer deux fois plus de gens. » Maintenant, démographiquement ou statistiquement ce n’est pas 100% vrai, pourtant je crois que ce moment est un tournant pour moi. Depuis, je suis convaincu de l’importance du français.
Selon toi, quels sont les plus grands défis ou les plus grandes frustrations associés à ton implication au sein d’un conseil scolaire?
MK : À mon avis, le plus grand défi auquel les conseils scolaires font face, à la fois dans leur propre fonctionnement et dans l’inclusion des organismes jeunesse comme le Festival jeunesse de l’Acadie (FJA), c’est d’établir une communication complète entre tous les partis qui les composent. Entre les administrateurs des conseils et des écoles, les enseignants, les parents et finalement bien sûr les élèves, les chances sont énormes qu’une communication entre ces partis soient souvent inadéquates, surtout, je crois, puisqu’il y a simplement tellement de personnes. Même pour un conseil scolaire relativement petit comme le mien l’était, entre 19 écoles, leurs administrations, leurs personnels, en plus des élèves et leurs parents, c’est une tâche pratiquement impossible d’avoir tout le monde sur la même page. L’éducation d’un jeune est complexe, et partager des objectifs, stratégies, problématiques et limites est déjà complexe pour un seul jeune. Les organismes jeunesse, je crois, tentent parfois de faciliter le rôle du jeune dans ce réseau qui contrôle essentiellement leur éducation en leur donnant une part plus dynamique. De cette manière, leur éducation est comprise d’une manière plus personnelle. Le plus grand défi c’est de faire entrer FJA sur la scène des décisions importantes, et de changer les paradigmes de communication entre les autres partis et le jeune, mais aussi convaincre le jeune de son rôle dans le tout.
JC : Selon moi, le plus grand défi, c’est de motiver les gens. Tout le monde a différents intérêts et opinions, mais c’est quand même important de leur parler de l’importance du bilinguisme. Par exemple, pendant notre journée de la Franconnexion, un forum créé pour le Français pour l’avenir, on avait des participants qui ne s’impliquaient pas. Comme conseil, on a essayé de notre mieux de les motiver.
JR : Selon moi, je trouve que le contact entre les élèves et le conseil n’est pas vraiment suffisant. Oui, il y a le Regroupement des élèves-conseillers francophones de l’Ontario, mais il y a beaucoup de gens qui ne savent pas qu’ils se font entendre. Par contre, je sais que mon conseil est super impliqué dans les activités des écoles élémentaires et secondaires. Le conseil aide à organiser et soutenir beaucoup de choses, mais pour plusieurs personnes la place des élèves dans la prise de décisions du conseil n’est pas connue, ce qui est parfois frustrant. J’ai l’avantage de connaître les élèves conseillers grâce à mon implication à la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), mais plusieurs personnes n’en savent pas autant. C’est vraiment dommage.
Est-ce que tu as des conseils pour ceux et celles qui désirent se faire entendre au sein d’un conseil scolaire?
EHK : Mon conseil serait de ne pas avoir peur de parler de tes idées, surtout lorsque ce sont des idées nouvelles jamais utilisées auparavant. C’est très important d’avoir la confiance que vous êtes capable d’accomplir les projets que vous avez en tête.
MP : Un conseil que j’aimerais donner serait de ne pas avoir peur de partager son opinion. Même si parfois tu penses que ce n’est pas important, il y a probablement beaucoup de gens qui pensent comme toi et qui ont de la difficulté à s’exprimer.

Recap: The writer set out to meet six young members of the boards of directors of FJCF (la Fédération de la jeunesse canadienne-française) associations from across the country. Focusing on their determination, their outspokenness and their motivation, she wanted to find out whether these young leaders’ words were consistent with their actions and their projects. These interviews show us feedback from these young people, and their challenges and successes, and gauge the depth of their involvement in their school boards.

Tout les Photos : gracieuseté de Frédérique Mazerolle
Première publication dans Éducation Canada, décembre 2016

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Frédérique Mazerolle

Frédérique Mazerolle est étudiante à l’Université d’Ottawa et agit à titre d’agente de projets pour les Jeux de la francophonie canadienne parrainée par la Fédération de la jeunesse-canadienne (FJCF). Elle a obtenu ce poste par l’entremise du programme d’employabilité de la FJCF, Jeunesse Canada au travail.

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