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Comment vont nos élèves?

Cette question qui était déjà très présente dans nos salles de classe avant la pandémie a pris une place de grande importance. Combien de fois les élèves entendent-ils : « Ça va bien aujourd’hui? », question que j’ai moi-même posée des centaines, voire des milliers de fois aux élèves tout au long de ma carrière. Dans le système scolaire, nous ne savons pas toujours que faire de l’élève qui répond : « Non, pas vraiment »? Et l’élève le sait. Ainsi, de sa perspective, il semble plus simple de répondre « Oui, ça va bien » ou encore, au secondaire, de parfois répliquer par un faible haussement d’épaules, le regard plongé dans un Iphone. Plus simple, mais à quel prix?

On peut se demander : comment évaluer le niveau de bienêtre d’un enfant ou d’un adolescent? Son sourire, son enthousiasme, sa posture, son attitude, son rendement scolaire, sa vision de l’avenir?

Est-ce que parfois le système, hyper organisé autour d’horaires, d’ateliers, d’activités, de tâches, de consignes, d’évaluations, de bulletins…ne taxe-t-il pas le bienêtre des élèves? Le rythme et la nature des activités scolaires se prêtent-ils à l’écoute des besoins des élèves, considérant que chacun a un rythme et des besoins qui lui sont propres? Advenant que le personnel enseignant, qui a aussi un rythme et des besoins qui lui sont propres (voir le numéro de Éducation Canada, Vol. 59, No 4) soit outillé pour faire une lecture efficace des besoins des élèves. Quoi après? Pourra-t-il empêcher les cloches qui en stressent certains et certaines de sonner, pourra-t-il éliminer les concours et les évaluations qui en stressent d’autres et qui peuvent miner leur motivation? Aura-t-il la latitude d’accorder plus de temps aux élèves qui en réclament et faire vivre les journées autrement aux élèves?

Dans ce numéro, plusieurs auteurs et autrices se penchent spécifiquement sur la question du bienêtre des élèves. En fait, nous avons notamment droit en primeur à une étude de Marion Deslandres Martineau, Patrick Charland et leur équipe (p.52 ) qui présentent leurs résultats préliminaires et quelques recommandations sur les effets de la COVID sur le bienêtre, l’anxiété et la motivation des élèves. Pour sa part, Marie-Andrée Pelletier (p. 40 ) s’attarde aux bienêtre des tout-petits par le biais des compétences sociales et émotionnelles du personnel enseignant, tandis que Vicky-Anne Fournier-Gallant (p. 43) aborde la délicate, mais combien nécessaire question des élèves qui vivent des situations d’agressions sexuelles.

La question « Comment vont nos élèves » ouvre la voie à de nombreuses autres questions auxquelles cette ère de renouveau nous encourage à répondre par l’action.

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Première publication dans Éducation Canada, septembre 2021

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Gilberte Godin

Rédactrice francophone, Magazine Éducation Canada

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